Plus de 1,2 million de cas de « fièvre » et 50 morts pour un peu plus de 25 millions d’habitants, c’est le bilan annoncé par le régime nord-coréen, lundi 16 mai. Des chiffres évidemment très approximatifs et certainement sous-estimés faute de capacité de dépistage, mais qui témoignent en partie de la gravité de la situation en Corée du Nord.
Kim Jong Un a fustigé ce lundi les autorités sanitaires de Corée du Nord pour leur gestion de l’épidémie de Covid-19, qui a fait 50 morts depuis son apparition officielle dans le pays, et a ordonné à l’armée de se mobiliser. Signe de la gravité de la situation, le dirigeant nord-coréen a « fortement critiqué le gouvernement et le secteur de la santé publique pour leur attitude irresponsable », a rapporté l’agence d’État KCNA.
À en croire les médias d’État, les pharmacies ne seraient pas équipées pour offrir des médicaments aux malades, rapporte notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca. Ils seraient actuellement plus d’un demi-million à souffrir de « fièvre », dont près de 400 000 supplémentaires dans les dernières 24 heures. Kim Jong-un a également pointé du doigt les failles de certaines institutions d’État et a décrété la mobilisation du personnel de l’armée populaire pour faire face à la pénurie. Une manière de montrer à sa population qu’il est occupé sur le front de la pandémie, qu’il a qualifié de « défi le plus important du régime ».
Selon l’agence sud-coréenne Yonhap, la Corée du Nord aurait demandé à la Chine son aide pour lutter contre la pandémie. On ignore si la requête concerne des doses de vaccins, des tests ou des médicaments. Mais ce qui est certain, c’est que Pyongyang n’a pas officiellement répondu à la proposition de livraison de vaccins renouvelée ce lundi par le président sud-coréen. Yoon Suk-yeol, qui doit accueillir Joe Biden à Séoul ce vendredi, a affirmé être prêt à offrir des médicaments, des vaccins et même du personnel médical à son voisin, qui semble préférer pour l’instant l’aide de son principal partenaire économique chinois.