Les informations continuent d’affluer après le crash d’un hélicoptère transportant 9 personnes, dont Kobe Bryant et sa fille Gianna. De nouveaux éléments sur la situations ont été révélés, et on vous propose un point complet sur la terrible tragédie.
Bientôt 72 heures après l’accident d’hélicoptère qui a tué Kobe Bryant, sa fille Gianna et 7 autres personnes, les enquêtes se poursuivent et de nouvelles informations sont dévoilées. On apprend tout d’abord que les corps de Kobe Bryant, du pilote Ara Zobayan, de John Altobelli et de Sarah Chester ont bel et bien été identifiés par les autorités. Les 5 autres victimes, bien que pas encore officialisées, ont également été identifiées par leurs familles, et il n’y aucun doute sur l’identité des 9 décès.
Vient ensuite la question de la chute de l’hélicoptère, qui a mené à l’effroyable crash. ESPN révèle que l’appareil prenait de l’altitude afin de sortir des nuages, lorsqu’il s’est mis à virer à gauche. Il s’agit d’ailleurs du dernier signal radio émis par le pilote Zobayan, qui expliquait à la tour de contrôle qu’il prenait de l’altitude pour éviter une zone très nuageuse. Une descente d’environ une minute a alors débuté, une éternité pour les 9 personnes à bord. Le choc a été d’une grande violence, à plus de 200 km/h, comme le confirme Jennifer Homendy du National Transport Safety Board :
Une question est évidemment sur toutes les lèvres : qu’est-ce qui a causé le crash ? Les conditions météo sont la piste la plus crédible à cette heure, avec un épais brouillard et des bourrasques de vent signalées, qui avaient d’ailleurs poussé le LAPD à ordonner à ses hélicoptères de rester au sol ce jour-là. On apprend également que le Sikorsky S-76A, l’appareil de Kobe, n’était pas équipé d’un « warning system » pour alerter le pilote qu’il est trop près du sol.
ESPN précise que rien ne permet d’affirmer que cet outil aurait évité le crash, mais on sait que le NTSB avait recommandé l’implémentation du « warning system », qui déclenche une alarme sonore en cas de danger, à tous les appareils de ce type après le crash d’un Sikorsky S-76A en 2004, qui avait fait 10 morts. Après cet accident, l’agence avait recommandé que tous les hélicoptères capables de transporter 6 personnes ou plus soient équipés du système. Ce n’était pas le cas de celui de Kobe Bryant.
Qu’en est-il du pilote ? Aucun doute sur la qualité d’Ara Zobayan, 50 ans, qui transportait régulièrement Bryant et de nombreuses célébrités (dont Kylie Jenner et un certain Kawhi Leonard) dans la région de Los Angeles. Ses amis et collègues le décrivent comme doué, calme et plein de sang-froid. Il avait 8000 heures de vol à son actif, la plupart dans un des espaces aériens les plus chargés du pays. Il avait effectué le même trajet la veille du drame, mais a dû adapter son itinéraire dimanche à cause du brouillard.
Plusieurs experts et collègues pilotes questionnent d’ailleurs la décision de prendre les airs dans de telles conditions. Jerry Kidrick, ancien colonel de l’armée et pilote, explique qu’il peut y avoir une pression chez ceux qui pilotent des VIP :
La pression perçue est : « Merde, si je ne décolle pas cet engin, ils vont trouver quelqu’un d’autre qui le fera à ma place ».
Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame implique une célébrité. Le guitariste Stevie Ray Vaughan perdait la vie en 1990 après un crash d’hélicoptère dans le brouillard, tout comme Billy Graham en 1991, après que le pilote ait ignoré les avertissements de ne pas décoller dans la pluie et le brouillard. Bret Mosher, pilote de jet dans la région, résume :
Généralement, ces propriétaires, ce sont des gens qui ont eu beaucoup de succès, des personnalités d’élite. Ce sont des gens de style « make-it-happen », « get-it-done ». Plusieurs m’ont déjà dit, entre le rire et le sérieux (et d’ailleurs plutôt sérieusement qu’en rigolant) : « Ben quoi, t’es pas assez solide ? T’es pas assez bon ? »
Kurt Deetz, qui a piloté Bryant à de nombreuses reprises jusqu’en 2017, précise néanmoins qu’il n’a jamais subi de pressions du Black Mamba :
Kobe n’a jamais mis la pression sur sur un pilote pour aller quelque part, jamais jamais. Je pense qu’il comprenait vraiment le professionnalisme. « Tu fais ton boulot, je te fais confiance ».
Deetz précise par ailleurs qu’il avait volé « une demi-douzaine » de fois avec Zobayan et que ce dernier était très familier de l’espace aérien de la région, et qu’il connaissait les routes alternatives en cas de problème. Les enquêteurs du NTSB affirment eux que Zobayan a demandé la permission de décoller aux contrôleurs du trafic aérien, permission qu’il a reçue.
Vous l’avez compris, des zones d’ombre subsistent, raison pour laquelle les enquêtes se poursuivent afin de déterminer avec exactitude la cause du crash. Une défaillance technique ne semble pas à l’ordre du jour. Rappelons enfin, pour finir sur une note un peu plus positive, que Vanessa Bryant, femme de Kobe, n’était heureusement pas présente. Un pacte entre les époux, passé plusieurs années auparavant, lui a sauvé la vie.
Voilà tout ce qu’on peut dire des informations parvenues à l’heure actuelle. Les enquêteurs poursuivent leur travail, pour faire toute la lumière sur cette terrible tragédie qui a frappé en pleine cœur la planète basket et le monde du sport tout entier.