La délégation mixte des organisations syndicales regroupant les deux syndicats du Crédit Mutuel du Sénégal saisit encore le gouvernement du Sénégal pour alerter sur la crise qui sévit au sein de l’Institution financière CMS. Cette fois ci, les syndicats du CMS ont décidé de saisir le nouveau ministre des Finances sur la situation de mauvaise gouvernance qui prévaut actuellement au Crédit Mutuel du Sénégal ainsi que la politique de casse orchestrée par un réseau.
Monsieur le Ministre,
La délégation mixte des organisations syndicales regroupant les deux syndicats du crédit Mutuel du Sénégal fait suite aux différents courriers déjà échangés avec votre prédécesseur relativement à la situation de mauvaise gouvernance qui prévaut actuellement au Crédit Mutuel du Sénégal ainsi que la politique de casse orchestrée par un réseau.
Monsieur le Ministre,
Cela fait actuellement plus d’une année que les partenaires sociaux du Crédit Mutuel du Sénégal se sont levés pour alerter sur les multiples violations perpétrées par Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop. Ces dénonciations avaient motivé la venue de la commission bancaire de l’UMOA au mois de juillet 2021.
Après plusieurs mois de travaux, les vérificateurs de la commission bancaire avaient produit un premier rapport détaillé prenant en compte les questions de gouvernance et de gestion soulevées par les lanceurs d’alerte que nous sommes. Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop avait alors décidé de confisquer le dit-rapport en dissimulant les recommandations formulées par la commission bancaire à toute la population du CMS, élues et techniciens confondus.
Pour une première fois dans l’histoire du CMS, un rapport de la commission bancaire destiné à l’institution et sensé faire l’objet de partage avec les services compétents pour la prise en charge des différentes recommandations a été gardé sous scellés par la seule volonté de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop en complicité avec le PCA de l’Union des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal Monsieur Alpha NDAW.
Monsieur le Ministre,
La situation que nous vivons aujourd’hui au CMS est inédite à plus d’un titre :
1-NOMINATION ILLEGALE DE MONSIEUR AMADOU JEAN-JACQUES DIOP PAR MBAYE DIONE
Monsieur le Ministre, nous tenons tout d’abord à attirer votre attention sur le fait que les statuts actuels du CMS validés en 2017 par le premier Administrateur Provisoire, Monsieur Mamadou Ndiaye stipulent en son article 42 que le Directeur Général est nommé par le Conseil d’Administrateur pour un mandat de trois ans renouvelable une seule fois après évaluation jugée satisfaisante.
Or, Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop n’a jusque-là fait preuve que d’un Contrat de travail à Durée Indéterminée en violation des statuts précités pour assoir sa légalité au CMS.
Etant précisé que le CDI en question est validé par le dernier Administrateur Provisoire Monsieur Mbaye DIONE à son tour à la BIMAO, banque filiale du CMS, par Monsieur Amadou Jean Jacques DIOP.
Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop ne dispose à ce jour d’aucun mandat social délivré par le conseil d’administration en conformité avec nos statuts lui permettant d’occuper la fonction de Directeur Général du CMS.
Etant conscient de la violation manifeste des dispositions de l’article 42 querellé, Monsieur DIOP a décidé de procéder à la modification de nos textes pour les conformer à sa situation irrégulière.
Or, nos statuts ont un caractère d’ordre général et impersonnel et ne sauraient être modifiés aux fins d’adaptation à la situation irrégulière de Monsieur Diop.
2-AFFAIRE TERRAIN BIMAO ET CREDIT DE COMPLAISANCE DE 600 MILLIONS
Monsieur le Ministre, suite à l’appel d’offre faite par la BIMAO et portant sur la vente du terrain de 2ha 58 a 9ca objet du TF N°927/R, son Conseil d’Administration s’est réuni pour statuer sur les différentes offres d’achats reçues. Le CA, après dépouillement, a autorisé la vente du terrain querellé à la société X qui a précisé sur son offre qu’elle comptait faire une demande de crédit. Le CA a poursuivi en précisant que le site pourra être réattribué à toute personne présentant une meilleure offre et décidant de payer au comptant.
Une nouvelle offre qui est de loin plus alléchante que celle faite par la société attributaire a été reçue. Mais Monsieur Amadou J.J. DIOP ayant lui-même démarché la société attributaire et participé au CA de la BIMAO en sa qualité de représentant du CMS, par ailleurs actionnaire majoritaire, a usé de tous ses pouvoirs pour empêcher la réattribution du terrain malgré le retard accusé sur le paiement par la société initialement attributaire.
Cette même société attributaire s’est vu accorder un crédit de 600 000 000 F CFA par le Crédit Mutuel du Sénégal en violation des règles les plus élémentaires encadrant l’octroi de crédit au niveau des institutions de base et ce, pour complément de paiement du terrain vendu par la BIMAO. Ce crédit octroyé dans de pareilles conditions par le CMS avec des dérogations autorisées par le DG laisse planer l’ombre du délit d’initié qui serait matériellement constitué dans cette affaire et impliquant Monsieur Amadou J.J. DIOP ;
De manière simple, l’opération se décline comme suit : la BIMAO (filiale du CSM) est vendeur du terrain, le CMS (actionnaire majoritaire de la BIMAO) assure le financement du client en mettant à sa disposition un crédit de 600 000 000 F CFA viré dans le compte de l’office notarial Maitre Tamaro SEYDY. Etant rappelé tout de même que Monsieur Amadou Jean Jacques DIOP a été l’apporteur d’affaire dans le cadre de cette transaction.
3-AFFAIRE CREDIT 50 MILLIONS
Un autre crédit de 50 000 000 FCFA a été octroyé à une société de BTP avec encore une dérogation accordée par Monsieur Amadou J.J. DIOP. Le prêt a été octroyé à un éleveur de moutons Ladoums ami de Monsieur Amadou Jean-Jacques DIOP avec un dépassement de 35 millions sur la limite des montants autorisés sur ce type de crédit, le crédit à ce jour est en impayé dans les livres du CMS.
4-AFFAIRE SAISIE ATTRIBUTION DE CREANCES A L’ENCONTRE DE AJJD
EN 2017 et 2019 le même Monsieur Amadou J.J. DIOP et ses camarades actionnaires ont contracté à travers une société d’imprimerie des crédits à hauteur d’environ 400 millions auprès d’une banque de la place. Lesquels actionnaires se sont porté respectivement caution personnelle et solidaire pour la totalité des montants empruntés. Tous ces crédits étant revenus impayés Monsieur Amadou J.J. DIOP intuitu personae est aujourd’hui poursuivi au niveau de toutes les banques de la place pour un montant de presque 400 millions ce qui fait subir un sacré coup au Crédit Mutuel du Sénégal en terme de crédibilité et d’honorabilité ;
5- ACQUISITION DE 132 VEHICULES SANS APPEL D’OFFRE ET INVESTISSEMENTS INOPPORTUNS
En sus de toutes ces violations déjà dénoncées à travers nos précédents courriers, Monsieur Amadou J.J. DIOP s’adonne aujourd’hui à une course effrénée vers des investissements de tous types. La validation de l’acquisition de 132 véhicules avec un lot d’une cinquantaine de voitures de luxes dernièrement réceptionnées depuis les Emirats Arabes Unis (Dubaï) dont quatre pour le seul Monsieur Diop en constitue un exemple patent.
L’achat non motivé du terrain de CDRMM à 750 Millions, terrain déjà attribué au CMS dans le cadre un précédent dossier de crédit pour un montant de 350 millions.
L’appel d’offre lancé le 04 mai 2022 pour le renouvellement du parc informatique du CMS avec des lots de plus de mille ordinateurs, tablettes et vidéoprojecteurs laisse également à penser que le CMS a abandonné son cœur de métiers sur les activités d’épargne et de crédits pour se transformer en une grande entreprise commerciale de ventes et d’achats de matériels divers.
6- RECRUTEMENTS POLITIQUES
Monsieur le Ministre, ce point se passe de tout commentaire. Monsieur DIOP a tout simplement effacé la mémoire de cette boite en procédant au recrutement de ses amis et parents. Ce qui a influé négativement sur les résultats de l’Institution avec un portefeuille à risque qui est passé de 7 milliards (au moment de son contrat illégal) à plus de 31 milliards en octobre 2022.
Relativement aux recrutements décriés, le tableau joint en annexe est on ne peut plus éloquent.
Etant précisé que certaines de ces nouvelles recrues sont épinglées par des rapports produits par l’Etat du Sénégal pour faux et usage de faux en écritures comptables et autres délits.
7- ENTRAVE A LA LIBERTE SYNDICALE
Devant son incapacité de produire des réponses documentées pour faire face aux allégations des syndicalistes que nous sommes, Monsieur Amadou J.J. DIOP n’hésite pas à piétiner les droits fondamentaux consacrés par la constitution sur la liberté syndicale. Les affections arbitraires, la rétention des primes et les tentatives de licenciements sont les seuls arguments brandis par Monsieur Diop pour faire taire les dénonciations des syndicalistes.
Monsieur le Ministre,
Le Crédit Mutuel du Sénégal compte plus d’un million trois cent mille (1.300.000) sociétaires-clients avec mille deux (1.200) salariés. Les intérêts des sénégalais qui continuent de faire confiance au CMS doivent être sauvegardés avant que l’irréparable ne se produise. La démotivation notée au sein du personnel a atteint aujourd’hui un niveau sans précédent entrainant ainsi une importante dégradation des agrégats de l’institution avec un portefeuille à risque qui a franchi la barre des 30 milliards.
Les actes continuels de mauvaises gestions posés par Monsieur Amadou J.J. DIOP contre les intérêts du Crédit Mutuel du Sénégal sans qu’aucune mesure ne soit prise pour y remédier nous préoccupent fortement. La dilapidation des ressources du CMS, les violations permanentes des dispositions statutaires et réglementaires, La persécution des représentants syndicaux, les affectations arbitraires, l’inéquité observée dans le traitement des salariés avec une préférence pour les nouvelles recrues sont autant de griefs qui prouvent à suffisance la volonté de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop et ses souteneurs à l’interne comme à l’externe de mettre à sac le Crédit Mutuel du Sénégal. Il ne passe un jour sans que la Direction Générale du CMS ne procède à un nouveau recrutement.
Le syndrome des recrutements de complaisance qui gangrène actuellement beaucoup de sociétés nationales a fini de s’installer au Crédit Mutuel du Sénégal. Il s’y ajoute une attitude de défiance permanente envers la commission bancaire de l’UMOA avec, dans un premier temps, de fausses déclarations sur l’honneur et les personnes liées suivi d’un refus catégorique de se soumettre au renouvellement de ces mêmes déclarations.
Monsieur le Ministre,
Monsieur Amadou J.J. DIOP ne se fixe aujourd’hui aucune limite dans la gestion gabegique de notre institution. Il a fini d’effacer la mémoire de cette institution en procédant aux recrutements de ses parents et amis d’autres cercles.
Nous espérons une solution rapide pour la préservation exclusive des dépôts de nos membres car la situation du Crédit Mutuel du Sénégal appelle la prise de mesures urgentes pour la préservation de notre institution avec la mise en œuvre d’un plan efficace de sortie de crise pour assurer sa viabilité.