Alertés par une personne ayant gardé l’anonymat, les éléments de la brigade de protection des mineurs de la Sûreté urbaine (SU) ont ouvert une enquête sur une affaire rocambolesque. Selon le dénonciateur, une fillette de 14 ans, nommée D. Gaye et vivant avec ses parents à Thiaroye-sur-mer, est victime de viols répétés de son père.
Ce dernier est un commerçant âgé de 65 ans. Pire, à en croire l’informateur de la police, la mère de la victime présumée, N. A. Thiaw, serait témoin oculaire des faits avancés.
Toute la famille a été convoquée au poste de police et ses membres entendus sur procès-verbal. D’après Libération, qui donne cette information dans son édition de ce mardi, D. Gaye a d’abord pris le contrepied du dénonciateur. Mais, finalement, elle s’est confiée aux enquêteurs.
«Mon père me faisait voir des films porno via son téléphone dans notre chambre en présence de ma mère», a-t-elle d’abord révélé. Libération rapporte que D. Gaye a par la suite déclaré que son père a entretenu, à deux reprises, des rapports sexuels avec elle. Précisant que le vieux B. Gaye profitait du fait qu’elle dormait dans le lit de ses parents pour abuser d’elle.
«Si ma fille tombe enceinte, c’est l’œuvre de son père»
Interpellée sur de telles accusations, la mère de la jeune fille, qui est lavandière, a laissé entendre que son mari trouvait des prétextes pour rester seul avec leur fille, par exemple en refusant qu’elle l’accompagne, pour l’aider lorsqu’elle part faire le linge chez des particuliers.
N. A. Thiaw a souligné que sa fille est restée un mois sans avoir ses menstrues, avant de lâcher : «Une chose est sûre, si elle tombe enceinte, ce serait l’œuvre de son père parce que de nombreuses fois, ma fille est restée seule avec lui dans notre chambre.»
Quid des visionnages de films porno et des viols dont elle serait témoin ? N. A. Thiaw n’a ni confirmé ni infirmé les agressions sexuelles. Par contre, elle a reconnu que son époux a l’habitude de regarder des films pornographiques dans la chambre qu’ils partagent avec leur fille. Elle a ajouté avoir alerté sa belle-famille sur ces agissements de son époux.
B. Gaye a balayé ces accusations. Pour les films pour adulte, il juge ne pas disposer d’un smartphone, mais d’un «téléphone simple». Pour les fois où elle interdit à sa fille d’accompagner sa mère, il répond que l’enfant doit aller à l’école.
Le commerçant se dit victime d’une cabale des membres de sa belle-famille. «Ils cherchent à me nuire depuis que j’ai donné en mariage ma fille aînée alors qu’ils étaient contre», jure-t-il.
Le verdict du gynécologue
Pour y voir plus clair et avancer dans leur enquête, les éléments de la brigade de protection des mineurs de la SU ont requis l’expertise d’un gynécologue de l’Hôpital Principal. D’après Libération, ce dernier a révélé dans son rapport que D. Gaye porte des lésions hyménales d’allure ancienne. Ce qui montre que la jeune fille a entretenu des rapports sexuels consentants ou/et a été violée.
Soit. Mais avec qui ou/et par qui ? Son père ? L’affaire est difficile à démêler. D’autant que D. Gaye accuse aussi un de ses cousins, F. Diaw, de l’avoir également violée lorsqu’elle avait 12 ans et était en classe de CM2. Selon son récit, les faits se déroulaient lorsqu’elle accompagnait sa mère pour faire le linge chez son cousin.
Ce dernier a été convoqué à son tour et entendu. Il assure n’avoir jamais entretenu de relations sexuelles avec sa cousine.
Libération conclut que les examens gynécologiques attestent toutefois que D. Gaye «a été victime de viols répétés» et qu’elle «a été exposée à des contenus pornographiques».
L’enquête suit son cours.