Dans les centres d’entraînement militaires ukrainiens, les civils continuent d’affluer

Dans les centres d'entraînement militaires ukrainiens, les civils continuent d'affluer

Pour faire face à l’offensive lancée par Moscou en Ukraine, de nouveaux civils se tournent vers les centres d’entraînements militaires ouverts depuis le début de la guerre.

Avec nos envoyées spéciales à Odessa, Aabla Jounaïdi et Oriane Verdier

Alors que la guerre dure depuis bientôt deux mois, le président Zelensky a déclaré qu’environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens avaient été tués depuis le début du conflit et quelque 10 000 blessés. Dans un bâtiment qui se veut discret pour ne pas être la cible de l’artillerie russe, hommes et femmes manient la kalachnikov.

« Au sein des forces armées russes, il n’y a que des soldats militaires. Dans le système de défense ukrainien, nous avons une structure plus complexe. Il y a les forces armées, la défense territoriale et les unités militaires de volontaires. Cela nous permet d’avoir encore suffisamment de personnes pour nous défendre. Aujourd’hui, au niveau de l’armée, nous n’appelons que les personnes avec une expérience du combat. Le temps minimum de formation est de toute façon d’un mois pour préparer un soldat, grand minimum », explique le colonel à la retraite Yuri Prokhorchuk, à la tête de ce centre d’entraînement.

« Il faut aussi que je sache me défendre »
Karina, elle, n’avait jamais touché une arme avant aujourd’hui. Cette coiffeuse de trente ans a, dans un premier temps, choisi une autre forme d’engagement : « Au début de la guerre, je collectais et préparais de la nourriture pour les militaires. »

Mais aujourd’hui, « ça ne suffit plus, il faut aussi que je sache me défendre », témoigne-t-elle, se disant « prête à (se) battre et à (s’enrôler) dans la défense territoriale de la ville, si nécessaire ». « Ça fait peur, bien sûr, mais nous voulons retrouver la paix comme avant. Nous ne voulons plus voir des bâtiments détruits, des morts, des femmes violées. Nous sommes prêts à beaucoup pour protéger notre pays », conclut-elle.

Les larmes aux yeux, mais le regard déterminé, la jeune femme affirme qu’elle est aujourd’hui prête à tuer pour se défendre.

rfi