Au Sénégal, le reniement n’est pas un fait nouveau sur la scène politique. Mais, il s’est banalisé ces derniers temps, suscitant émoi au niveau de l’opinion. C’est un coup porté à la volonté populaire et à la démocratie participative. Tribune
D’Idrissa Seck à Bamba Fall, en passant par Modou Diagne Fada, Sada Ndiaye, Serigne Mbacké Ndiaye, Moussa Sy, Abdoulaye Baldé, Aïssata Tall Sall…., les revirements les plus spectaculaires de l’histoire politique du pays se sont opérés ces derniers années. Idrissa Seck qui passait pour l’un des plus farouches opposant à Macky Sall, finira par tourner casaque. Le même déclarait qu’un décret ne le nommerait plus et promettait de supprimer le Conseil économique social et environnemental, qu’il a finalement accepté de diriger. Irréductible opposant à Macky, jusqu’à sa neutralisation, Idrissa Seck a été depuis, politiquement relégué.
Moussa Sy, Aïssata Tall Sall, Banda Diop, Modou Diagne Fada, Sada Ndiaye, Ousmane Ngom, Abdoulaye Baldé, Serigne Mbacké Ndiaye ont rejoint Macky Sall, mais sans être suivis par la base pour ceux d’entre eux qui l’ont. Idem pour Farba Senghor et Pape Samba Mboup. Dans le landerneau politique, des ennemis d’hier peuvent devenir des alliés d’aujourd’hui selon les intérêts du moment.
La même méthode de récupération et de recyclage de ses opposants qu’utilisait Me Abdoulaye Wade et qui ne lui a pas servi à grand-chose, est en train d’être expérimentée par le Président Macky Sall, qui a pourtant, dans son Apr et son Benno, des gens compétents qui n’ont jamais été nommés à un poste.
Si le Sénégal, qui a des institutions fortes, veut atteindre un bon niveau de démocratie, il lui faut des hommes et des femmes de convictions fortes.
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