Décision de Trump sur le Golan: qu’en pensent les communautés du plateau?

Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret par lequel les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, un geste immédiatement dénoncé par Damas qui revendique ce territoire. Les communautés qui le peuplent ne portent pas le même regard sur la décision américaine.

Avec notre envoyé spécial sur le plateau du Golan,  Guilhem Delteil

L’annexion du plateau du Golan n’avait été reconnue par aucun pays jusqu’à présent et tous les pays arabes voisins d’Israël ont tous condamné la décision de Donald Trump.

Sur place, elle est toujours rejetée par de nombreux habitants druzes de ce plateau qui dans leur très grande majorité refuse de prendre la nationalité israélienne. « Nous, dans le Golan, nous sommes des Arabes syriens et nous faisons partie de la République arabe syrienne. Nous sommes fidèles à la République syrienne, à l’armée syrienne et à notre président Bachar el-Assad. La décision de Trump ne change rien à notre situation. Cela nous renforce au contraire dans notre volonté de défendre notre terre. Nous avons beaucoup de martyrs qui sont morts pour notre Golan », affirme Jad al-Karim Nasser, l’un des chefs religieux de cette communauté.

Mais pour Dimi Apartsev, le maire de Katsrin, la plus grande commune israélienne sur le plateau du Golan, la décision de Donald Trump est juste. Rappelant les attaques menées par l’armée syrienne jusqu’en 1967 sur les communes israéliennes situées en contrebas, il juge le plateau du Golan essentiel à la sécurité d’Israël. « Au moins une génération d’Israéliens a vécu ici, dans la vallée, sous des bombardements incessants. Une génération entière d’enfants a grandi en apprenant qu’à minuit, vous devez aller dans les bunkers. Et quand leurs parents allaient travailler aux champs, ils ne savaient pas s’ils rentreraient en bonne santé ou même vivant le soir. Le Golan était alors sous contrôle syrien. »

Statut inchangé pour l’ONU

Territoire stratégique pour les deux pays, le Golan est riche en eau et surplombe la Galilée et le lac de Tibériade du côté contrôlé par Israël. L’ONU a d’ores et déjà déclaré que son statut juridique serait inchangé : « Pour le secrétaire général, il est clair que le statut du Golan n’a pas changé. La politique de l’ONU à l’égard du Golan vient des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et cette politique, à nouveau, n’a pas changé », a-t-il souligné lors de son point-presse quotidien.

Prévues de longue date, des consultations à huis clos du Conseil de sécurité sur la force de l’ONU (Fnuod) déployée sur une zone tampon du plateau du Golan depuis 1974 doivent se tenir mercredi à New York. Dès mardi, une réunion mensuelle publique du Conseil sur le Proche-Orient devrait aussi permettre aux membres de l’instance de l’ONU d’évoquer la décision américaine.

 

Rfi