Notre article intitulé « Dédouanement de certains produits aux frontières : le patronat en guerre contre Oumar Diallo » publié dans notre édition du lundi a fait bouger lit- téralement le monde des affaires dakarois. De sources sûres, le Témoin a appris que plusieurs cercles d’hommes d’affaires, d’industriels, de transitaires et consignataires de véhicules n’en reviennent toujours pas de la décision annoncée du directeur général des Douanes, Oumar Diallo, de procéder à des dédouanements de certains produits aux postes frontières. Des réunions sectorielles se sont organisées partout hier à Dakar par le patronat qui compte monter en puissance ce mardi pour interpeller le président de la République, les ministres de l’Economie et des Finances sur les dangers d’un tel arrêté sur l’économie nationale. « A coup sûr, l’avenir du port de Dakar pourrait se poser. Nous n’exagérons pas pour dire que si une telle mesure n’est pas rapportée, le Port pourrait en souffrir terriblement. D’ailleurs, au niveau de la Douane, une bonne partie la hiérarchie ne comprend pas une telle mesure » indique un interlocuteur. Mais la plus grave préoccupation, c’est surtout au niveau de la frontière malienne. La menace jihadiste pourrait devenir une réalité avec l’entrée incontrôlée des armes sur notre territoire. « En permettant le dédouanement de produits comme les voitures et autres, il sera très facile de glisser des armes dans les containers à dédouaner. Surtout que les postes douaniers frontaliers n’ont pas les équipements nécessaires pour faire face à un tel fléau. Nous sommons le gouvernement de réagir » souligne notre source. Pour rappel, le Dg des Douanes, Oumar Diallo, a pris le 30 avril un arrêté de «levée de domiciliation de certains produits » comme les véhicules, la farine de blé, le concentré de tomate, le poivre, les piles électriques, les cahiers scolaires et les pesticides qui peuvent désor- mais être dédouanés au niveau des postes douaniers frontaliers comme Karang, Keur-Ayib, Rosso, Kidira, Moussala, Ziguinchor et Vélingara.