Démission du gouvernement et du Premier ministre de la Guinée équatoriale

Le gouvernement et le Premier ministre de la Guinée équatoriale ont présenté leur démission vendredi au président Teodoro Obiang, qui a déclaré qu’ils n’avaient pas fait assez pour aider le pays en période de crise, ont indiqué les autorités dans un communiqué.

Le producteur de pétrole centrafricain subit un double choc économique lié à la pandémie de coronavirus et à une baisse du prix du brut, qui fournit environ les trois quarts des revenus de l’État.

«Le chef de l’Etat a regretté que le gouvernement sortant n’ait pas atteint ses objectifs politiques, ce qui a sans aucun doute conduit à cette situation de crise», indique un communiqué sur le site Internet du gouvernement.

Obiang, 78 ans, dirige l’ancienne colonie espagnole depuis le renversement de son oncle lors d’un coup d’État en 1979, s’appuyant sur la répression des opposants politiques et des richesses pétrolières offshore du pays.

Il a dissous le dernier gouvernement en février 2018, avant de renommer Francisco Asue au poste de Premier ministre, qui était premier ministre depuis 2016.

Un nouveau gouvernement devrait être annoncé prochainement, a déclaré Tutu Alicante, le chef d’EG Justice, une organisation basée aux États-Unis, qui œuvre pour la promotion des droits de l’homme et de l’état de droit en Guinée équatoriale.

Les spéculations sur l’état de santé d’Obiang au cours des dernières semaines ont suscité des attentes selon lesquelles le cabinet pourrait être remanié pour inclure ceux qui soutiennent le plus son fils, le vice-président Teodorin Obiang, a déclaré Alicante.

«Ils allaient progressivement évoluer vers un gouvernement, un cabinet, qui n’empêcherait pas Teodorin d’assumer pleinement les rôles de gouvernement», a-t-il déclaré par téléphone.

L’administration présidentielle n’a pas pu être jointe pour commenter.

Le jeune Obiang a été condamné pour détournement de fonds en France en octobre 2017 lors d’un procès par contumace. Le tribunal a ordonné la confiscation d’actifs d’une valeur de plus de 100 millions d’euros.

Auparavant, les procureurs suisses avaient confisqué une collection de ses supercars dans le cadre d’un accord mettant fin à une enquête sur le blanchiment d’argent. Les voitures ont coûté près de 27 millions de dollars aux enchères en septembre dernier.

L’économie du pays a eu du mal à se remettre d’une récession causée par une chute des prix du pétrole en 2014 et devrait se contracter de 5,5% supplémentaires en 2020, selon les chiffres du Fonds monétaire international.