L’échec barcelonais aux portes de la finale de la Ligue des champions pose la question, malgré un investissement colossal, du recrutement raté des Catalans. Qui n’ont pas su renouveler leurs cadres autour de l’inévitable Messi.
Douze buts et trois passes décisives en dix matches: la saison royale de Lionel Messi en Ligue des champions a fini par se fracasser, contre toute attente, sur la folie rouge d’Anfield et de ses Reds, vainqueurs merveilleux du Barça mardi (4-0), une semaine après une défaite a priori sans appel au Camp Nou, marquée par le doublé de « La Pulga ».
Un quintuple Ballon d’or, dont on devine après cette nouvelle remontada, qui survient un an après l’échec face à la Roma (0-3, 4-1), la détresse à l’idée de ne pas pouvoir tenir la promesse faite dès le coup d’envoi de la saison à ses supporters de ramener la Coupe aux grandes oreilles en Catalogne. Mais aussi la colère face à un tel gâchis pour celui dont on ne peut s’empêcher de penser que l’insolente efficacité, jusqu’à mardi soir, a caché la misère du jeu barcelonais. Et l’échec des recrues censées épauler Messi dans cette quête de la C1.
Coutinho, Dembélé, Malcom…
« C’est une vraie déception, je me sens mal pour les socios et tous les fans, a commenté à chaud le président Josep Maria Bartomeu au micro de Movistar Plus. Nous aurons le temps de réfléchir et d’expliquer ce qu’il s’est passé, mais il y a une finale de Coupe du Roi à jouer dans trois semaines. Il faut retrouver le moral, et présenter nos excuses à tous les fans du Barca. » Gouverner, c’est aussi prévoir, dit-on… Le patron de l’institution blaugrana, plus que jamais sous le charme, avait annoncé à la veille de cette demi-finale retour son intention de prolonger le contrat de sa star, qui expire dans deux ans.
Une évidence, tant Messi à 31 ans continue à performer, mais c’est bien la capacité du Barça à l’épauler au mieux qui pose question… L’effectif a été renforcé à grands coups de millions avec les arrivées de Philippe Coutinho (160 M€), transparent mardi et remplacé à l’heure de jeu, Ousmane Dembélé (105 M€) ou encore Malcom, dont certains choix en fin de match ont pu laisser songeurs… Il n’y a bien qu’un Clément Lenglet pour justifier les 35 M€ de son transfert.
Les Xavi ou Iniesta, qui servaient si bien le jeu de Messi, restent irremplaçables, c’est un fait, mais le recrutement de ce Barça, censé préparer l’avenir, est aujourd’hui marqué du sceau de l’échec. Et pourtant, le montant des investissements consentis laisse à penser que les doubles champions d’Espagne en titre ne pourront pas repartir d’une page blanche. Quelques soient les exigences de sa majesté Leo… « Nous réagissons tous à chaud à cause de l’élimination, mais dans l’immédiat nous devons nous remobiliser pour la coupe, comme je le disais. Les prochains jours seront difficiles pour tout le monde, mais nous devons redresser la tête« , n’en démord pas Bartomeu, qui finira par admettre la nécessité de changement: « Oui, le Conseil va avoir une profonde réflexion au sujet de ce qu’il s’est passé ici. » Ernesto Valverde a beau avoir prolongé son contrat jusqu’en 2020, le coach barcelonais risque d’être au cœur du débat…
