Leur arrestation a soulevé beaucoup de bruit à Mbour, avec notamment le déplacement sur place et les multiples interventions sans succès des autorités de leur ambassade présente au Sénégal. En effet, les deux médecins coréens qui tenaient dans la clandestinité leur structure sanitaire ont été tout simplement déférés au parquet pour exercice illégal et sans autorisation, suite à une consultation dentaire effectuée sur une dame et qui a mal tourné.
Les médecins coréens C. Lee et J. Han, respectivement masseur-anesthésiste et dentiste, qui tiennent depuis quelques temps, dans l’illégalité et sans autorisation, leur structure sanitaire à Mbour, doivent vraiment s’armer de courage et de solides arguments pour convaincre le procureur de la République du Tribunal de grande instance de Mbour de leur innocence. Ces deux médecins coréens qui occupent depuis lors le devant de la scène à Mbour, sont devenus subitement célèbres. Ce, suite à leur implication dans une affaire d’exercice illégal et sans autorisation de la médecine sur la Petite Côte. Au courant de la semaine passée, A.C, une dame qui habite le populeux quartier de Mbour Téfféss, se rend à la structure sanitaire des Coréens pour une consultation dentaire. Sur place, elle commence à bénéficier de quelques soins dentaires qui ont finalement abouti à l’extraction d’une de ses dents. Seulement, contrairement à ce que lui ont fait croire ces deux blouses blanches étrangères, A.C continue de se plaindre d’intenses douleurs dentaires qui finissent par lui causer des infections. Ainsi, pour trouver un remède à sa souffrance qui ne cesse de lui ronger le cœur, A.C, la bouche enflée, décide après la prise de plusieurs médicaments sans résultats escomptés, de se rendre à l’hôpital de Mbour Téfféss où elle rencontre le dentiste de ladite structure sanitaire à qui elle narre tout son malheur. Et à la surprise générale, celui-ci constate, après une nouvelle consultation, qu’une partie de la dent extraite est restée plantée dans la chair de la bouche de la patiente. Suffisant pour que le médecin dentiste de l’hôpital «Téfess», très inquiet face à la situation clinique de sa patiente, interroge cette dernière sur les causes ayant entrainant de telles anomalies dans sa bouche. Et la dame qui se torde d’intenses douleurs, confie à la blouse blanche que c’est au cours de l’extraction de sa dent chez les médecins coréens établis à Mbour, qu’une partie de cette dent est restée implantée dans sa bouche. Conscient de la gravité de la situation, mais aussi remettant surtout en cause le professionnalisme et la vigilance de ces médecins coréens, le dentiste de l’hôpital «Téfféss» de Mbour mène en catimini ses propres investigations qui le conduisent à la structure sanitaire de ses collègues Coréens. Sur place, pour bien arriver à ses fins, le médecin dentiste de l’hôpital de Mbour «Téfess» se fait passer pour un patient qui veut se faire consulter. Et sans problème, il accède, après l’achat d’un ticket de consultation, au bureau des médecins coréens. Mais, contrairement aux pratiques du métier de dentiste, le médecin dentiste de l’hôpital de Mbour «Téfess» constate beaucoup d’impairs et de manquements. Ce qui a, sans nul doute, causé ces difficultés sanitaires à la dame A.C. Muni de toutes ces pièces à conviction, le dentiste de l’hôpital «Téfess» de Mbour saisit les éléments de la Brigade de recherches de Saly. Et une enquête est aussitôt déclenchée par le Commandant Seck qui aboutit directement à l’arrestation des deux médecins coréens. Ces derniers déclarent avoir consulté plus d’une dizaine de patients dans leur structure sanitaire, sans aucune autorisation. Face aux enquêteurs, C. Lee, masseur-anesthésiste, et J. Han, dentiste, qui ont également, tour à tour, reconnu les faits qui leur sont reprochés, soulignent aux forces de l’ordre qu’ils ont longtemps travaillé dans l’illégalité en prodiguant des soins aux populations de Mbour et d’ailleurs.
Au terme de leur durée légale de garde à vue, les deux médecins coréens seront déférés ce lundi matin au parquet de Mbour pour exercice illégal de médecine sans autorisation.
MARIAMA GUEYE
