Va-t-on vers une impasse dans le dialogue politique initié par le chef de l’Etat et confié au Général Niang ? Ces inquiétudes semblent tout à fait légitimes, quand on sait que la Commission cellulaire du dialogue politique ne parvient pas à accorder les violons sur les points à discuter en priorité et que le Général Niang a été obligé d’accorder une semaine aux uns et autres, pour décider.
L’opposition refuse d’aller en mode «Fast track», contrairement à la mouvance présidentielle et au pôle des Non-alignés qui souhaitent aborder en premier lieu, la question de l’élection locale à venir, plus précisément celle du 1er décembre prochain. L’argument de l’urgence brandi par les deux autres camps, n’a pas convaincu les plénipotentiaires de l’opposition regroupés autour du Front démocratique et sociale de résistance nationale (FNR). Une position de l’opposition qui paraît paradoxale vis-à-vis de leur revendication de toujours, à savoir la nécessité de respecter le calendrier républicain et de tenir l’élection locale à date échue.
Le coordonnateur du FNR reste ainsi formel : «nous (opposition) sommes pour qu’on respecte le calendrier républicain. Mais nous ne voudrions surtout pas aller à des élections qui sont organisées dans les mêmes conditions que les élections législatives et présidentielles». En effet, le président de l’Union nationale patriotique (UNP) indique que l’opposition refuse d’aller à ces élections, «n’importe comment». Mieux, Moctar Sourang de préciser que le FNR «ne travaille pas sur des délais». Il estime, en fait, que le dialogue initié n’entre pas dans le cadre d’une «revue normale». A son avis, et il insiste là-dessus, «on est dans un dialogue politique».
Ainsi donc, il pense qu’il y a des questions préalables qu’il n’est pas possible de sauter à cause d’un délai. Revenant sur leur plateforme revendicative, il rappellera qu’après la présidentielle, l’opposition avait écrit un livre blanc où il a été noté «beaucoup de problèmes». Par conséquent, l’opposition persiste sur la nécessité de démarrer les discussions par deux objectifs spécifiques que sont : l’audit de la présidentielle et celui du fichier électoral.
Pour y aller vite, M. SOURANG propose que des cabinets indépendants se chargent des audits parallèlement à la poursuite des discussions. «Maintenant, la question du report, si ça s’impose, nous aviserons», semble-t-il dire pour modérer sa position. «Cette pression-là, on ne l’acceptera pas», a-t-il prévenu.
Ce qui semble compromettre les chances de voir s’organiser les élections municipales à date échue, quand on sait qu’on est à 5 mois de la date prévue et qu’il est nécessaire d’obtenir un consensus pour modifier les règles du jeu. (Avec WALFNet et Sud Quotidien)