Le délitement de l’opposition depuis la sortie du livre blanc d’Idy2019 se concrétise avec la fissure notée dans la démarche à adopter pour le dialogue politique. Devant le radicalisme des ténors positionnés par les derniers résultats de la Présidentielle, des seconds couteaux et non des moindres, cassent
la dynamique stratégique du boycott vers de nouvelles opportunités politiques.
Malick Gakou, note « Kritik » reçu par leral.net, jusque-là coordonnateur de la coalition arrivée deuxième aux dernières élections, ne semble pas dire le contraire avec l’annonce de la mutation de la coalition présidentielle en une structure politique plus adaptée, pendant qu’un courant dans le sillage de Mamadou Diop Decroix reste convaincu que la politique de la chaise vide a fini de montrer ses limites face à un régime boulimique, qui avance les yeux fermés devant une résistance inexistante. Déjà, le signal a été donné lors de la rencontre préliminaire, où plusieurs sensibilités de l’opposition ont accueilli la démarche comme substantielle à la démocratie. Sans pour autant se jeter poings et pieds liés à la table des conciliabules.
En effet, même engagée à prendre part au dialogue, la frange de l’opposition partante pose en sourdine la question liée aux termes de référence, cherchant à ouvrir l’éventail des questions à plusieurs secteurs, notamment celui du financement des partis politique comme celui du cadre définitif du statut du chef de l’opposition dans l’armature institutionnelle. Par contre, pour faire le tour des questions agitées, afin que le dialogue prenne en compte tous les aspects liés à la vie politique, la participation de la frange contestataire, la plus représentative, serait salutaire pour toutes les parties.
Si du côté du pouvoir, l’enjeu d’avoir autour de la table les quatre candidats malheureux aux dernières élections constitue un gage de crédibilité, pour les résultats attendus, les éternels boycotteurs ont aussi là, une occasion en or pour se faire entendre et mettre dans le panier des débats, leurs préoccupations. Qu’ils s’agissent de questions liées au processus électoral comme pour la révision dans la pratique, de la loi sur le parrainage, l’opposition radicale doit se résoudre à changer de fusil d’épaule pour mieux appréhender les enjeux du futur. Et cette posture, inclusive, après avoir rejeté les résultats de la Présidentielle et contesté les actes politique du régime en place, servirait à mieux se positionner dans l’échiquier en prévision des échéances, dont la plus urgente se profile déjà pour la fin de l’année.