À la tribune onusienne, le président américain a passé en revue de très nombreux sujets, de l’Iran à la guerre commerciale avec la Chine. Cette année, il a parlé sans faire de provocation, et surtout sans provoquer les moqueries de l’assistance.
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
Donald Trump est apparu plus posé que lors de ses précédents discours. Il a donné l’impression d’être réfléchi et d’être le grand promoteur de la paix. Le président américain a changé de ton et effacé toute trace de provocation de son discours. L’an dernier, ses homologues s’étaient moqués de lui, avaient même ri. Cette année, il ne leur en a pas laissé l’occasion.
Mais au-delà de son apparente stature, le contenu du discours reste le même. La priorité doit être nationale pour Donald Trump : son État est souverain, l’Amérique chérit sa liberté. Le locataire de la Maison Blanche a réitéré son refus de se plier aux orientations données par l’ONU, que ce soit en matière de climat, d’ouverture de frontières, de port d’arme ou d’avortement.
L’Iran au cœur de son discours
Le dossier qu’il a évoqué le plus longtemps dans son discours a été l’Iran. Il a appelé tous ses homologues à s’unir pour contrer ce régime « premier parrain du terrorisme » et rappelé que les dernières sanctions américaines contre la Banque centrale iranienne sont les plus lourdes jamais prises à son égard.
« L’une des plus grandes menaces pour les nations qui aiment la paix aujourd’hui est le régime répressif iranien, a affirmé Donald Trump. Le bilan de morts et de destructions du régime, bien connu de nous tous, ne fait pas seulement de l’Iran le premier sponsor mondial du terrorisme, mais les leaders iraniens alimentent aussi les guerres tragiques en Syrie et au Yémen. (…) Toutes les nations ont un devoir d’agir. Aucun gouvernement responsable ne devrait soutenir leur quête de sang. Tant que l’Iran maintient son comportement menaçant, les sanctions ne seront pas levées, elles seront renforcées. »
La Chine accusée de « dumping »
Deuxième thème cher à Donald Trump, la Chine qu’il a accusée de « dumping » et de vol de données dans les échanges commerciaux. Il a même appelé à une réforme en profondeur de l’Organisation mondiale du commerce.
Très étonnamment, c’est surtout un président en campagne qui est apparu à la tribune de l’ONU. Il a fait le bilan de ses trois premières années d’exercice et listé les voyants « emploi » et « armement » passés au vert. Il a aussi joué sur la corde sensible des électeurs de la classe moyenne américaine.
« Si vous voulez la liberté, soyez fiers de votre pays. Si vous voulez la démocratie, tenez à votre souveraineté. Si vous voulez la paix, aimez votre nation. L’avenir n’appartient pas aux mondialistes, l’avenir appartient aux patriotes. »
Un ton qui a du ravir ses homologues anti-multilatéralisme, de plus en plus nombreux dans l’hémicycle des Nations unies.
Rfi