Le président américain Donald Trump a estimé ce mardi 9 avril sur Twitter que les subventions de l’Union européenne à Airbus ont causé un préjudice de 11 milliards de dollars par an pour les États-Unis. Il annonce donc des représailles.
Pour Donald Trump, c’en est trop. L’Union européenne doit cesser de « profiter » des États-Unis dans le domaine commercial, s’est-il emporté ce mardi sur son réseau social favori.
« L’Organisation mondiale du Commerce indique que les subventions de l’Union européenne à Airbus ont eu un impact négatif sur les États-Unis, qui vont maintenant imposer des taxes sur 11 milliards de produits européens ! L’UE profite des États-Unis en matière de commerce depuis plusieurs années. Ça va bientôt s’arrêter », a tweeté le président américain.
La formulation choisie par Donald Trump laisse entendre que la décision d’imposer ces taxes punitives a déjà été prise par son administration, alors que le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer a publié lundi 8 avril une liste de produits pouvant potentiellement être frappés si l’UE ne renonçait pas à certaines subventions à Airbus.
Sont notamment ciblés les équipements aéronautiques, mais également des steaks d’espadon, des filets de saumon, des fromages, des fruits, de l’huile d’olive et des vins. Les droits de douane de ces marchandises pourraient augmenter d’ici cet été pour compenser les 11 milliards de dollars de pertes annoncées par les États-Unis.
Le chiffre est contesté par l’Union européenne qui s’en remet à l’arbitrage de l’Organisation mondiale du commerce. Le porte-parole d’Airbus Rainer Ohler a pour sa part déclaré ce mardi qu’il « ne voyait aucune base légale » aux sanctions américaines.
Voilà 14 ans que les États-Unis et l’Union européenne s’accusent mutuellement d’aides publiques illégales au bénéfice de leurs constructeurs d’avions respectifs. Ce conflit commercial est le plus long et le plus compliqué traité par l’OMC. Washington comme Bruxelles ont plusieurs fois assuré être prêts à négocier, jusqu’ici sans succès. Pourtant, à force de mesures de rétorsion de part et d’autre à coups de milliards de dollars ou d’euros, le différend pourrait aboutir à une « destruction mutuelle », selon Nick Cunningham, analyste chez Evolution Securities.
Rfi