Jeudi soir, la LFP annonçait avoir trouvé un accord pour la diffusion de la Ligue 1 jusqu’en fin de saison. Une bonne nouvelle qui ne suscite pas pour autant un élan de joie démesuré au sein des clubs.
Jeudi soir, la Ligue de Football Professionnel annonçait avoir trouvé un accord avec Canal + pour la diffusion de la Ligue 1 jusqu’à la fin de la saison. Mais cet accord repose sur des sommes beaucoup moins avantageuses que celles prévues initialement. Ainsi, la chaîne cryptée versera 35 millions d’euros pour les quatorze dernières journées, ce qui porterait à 670 millions d’euros la somme des droits TV pour cette saison, hors droits étrangers. Aux antipodes du milliard d’euros promis en 2018…
Si l’annonce de la LFP a provoqué un réel soulagement au sein des clubs, cette dernière ne règle pas la situation économique plus que précaire des pensionnaires de l’élite, au contraire. Ainsi, plusieurs présidents de clubs de Ligue 1 ont exprimé leur anxiété sur les prochaines semaines. Interrogé par Le Parisien, Saïd Chabane appelle ainsi à la plus grande vigilance sur les événements futurs. « Ne nous réjouissons pas, bien sûr, mais respirons. Mais, en même temps, si nous ne sommes que soulagés, c’est que nous n’avons rien compris. On a échappé à la faillite totale mais tous les problèmes demeurent. Il y a énormément de leçons à tirer de cela », confie ainsi Chabane.
Les clubs de Ligue 1 soulagés mais toujours inquiets
Un ressenti partagé par le président du FC Lorient Loïc Féry qui estime que l’accord scellé avec Canal + ne permettra pas d’apporter une certaine quiétude au sein des clubs. « Cet accord n’apporte qu’un montant extrêmement limité aux clubs en plus des droits déjà acquis. Au final, le montant total des droits pour la saison 2020-2021 est maintenant figé, à – 50% environ par rapport aux montants de droits que les clubs devaient recevoir sur la saison. Des revenus des droits TV divisés par deux ! Cela représente au minimum une baisse d’environ 20 millions d’euros de revenus pour chaque club de L1, juste sur les droits TV. Sans parler des incidences majeures sur la billetterie, les partenariats et les hospitalités », lâche ainsi Féry sur RMC Sport. Un constat lucide sur la situation financière exsangue des formations de Ligue 1 qui risque de perdurer dans le temps. De son côté, Jean-Michel Aulas ne se voile pas la face et décrypte avec lucidité ce contexte si particulier qui frappe le football français. « Ceux qui étaient en très mauvaise santé seront toujours en mauvaise santé, et ceux qui étaient en situation moyenne seront effectivement sauvés. En tout cas, c’est une bonne nouvelle parce que la situation était assez dramatique », estime tout de même le président de l’Olympique Lyonnais.
De son côté, le nouveau président du LOSC Olivier Létang accueillait cette nouvelle avec un élan d’optimisme à peine voilé. « Je ne sais pas si Canal a sauvé le foot français, mais en tout cas ça permet à tous les clubs d’avoir de la visibilité parce que l’incertitude est quelque chose de très difficile à vivre. C’est une issue que je qualifie de favorable. On a de la visibilité, on sait ce que les clubs français vont avoir. Quand au début de saison vous pensez que vous allez bénéficier de plus d’un milliard d’euros de revenus et qu’à la fin vous en avez 700, c’est difficile, mais on était dans une position compliquée. Au moins, on sait aujourd’hui ce sur quoi on va pouvoir compter jusqu’à la fin de la saison », confie ainsi Létang sur RMC Sport. Désormais, les différents acteurs du football français disposent de quatre mois pour définir les contours d’un nouvel appel d’offres sur la période 2021-2024. Vincent Labrune et ses collaborateurs ont encore du pain sur la planche pour sortir de ce marasme économique sans précédent…