ECO/FCFA : Nathalie Yamb « Nous ne demandons pas une réforme mais une rupture avec le Franc CFA »

Notre invitée est Nathalie Yamb, la conseillère exécutive du parti LIDER (Côte d’Ivoire). Elle a signé avec des intellectuels africains et de figures de la société civile du continent une déclaration sur le franc CFA.

Fin décembre 2019, à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé, en présence de son homologue français, Emmanuel Macron, les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et la France. Cette réforme prévoit un changement de nom – l’Eco remplacera le franc CFA – la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France, une obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du FCFA. La France va se retirer des instances de gouvernance de l’Union monétaire ouest africaine (UEMOA) où elle était présente. Paris ne nommera plus aucun représentant au Conseil d’administration et au Comité de politique monétaire de la BCEAO, ni à la Commission bancaire de l’UEMOA ».

En revanche, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, la parité fixe avec l’euro du franc CFA, futur Eco, est maintenue (1 euro = 655,96 francs CFA). Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, c’est pour éviter les risques d’inflation (présente dans d’autres pays d’Afrique).

Paris conservera aussi son rôle de garant financier pour les huit pays de l’UEMOA. À la suite de l’annonce de cette réforme, une cinquantaine d’intellectuels ont publié une déclaration demandant l’ouverture d’un débat « populaire et inclusif » sur la question. L’une des signataires est Nathalie Yamb, la conseillère exécutive du parti Liberté et démocratie pour la République (LIDER) de l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly. Écoutez son interview en cliquant sur le lien ci-dessus.