Election présidentielle sous tension en Algérie

Les Algériens ont voté jeudi lors d’un scrutin sous tension marqué par une manifestation de masse à Alger et des incidents en Kabylie. Des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues du centre d’Alger pour dénoncer la tenue de cette élection, vue comme une manœuvre de survie du régime.

La police était systématiquement intervenue pour empêcher tout rassemblement, comme elle l’a fait avec succès à Oran (ouest), 2e ville du pays. Des forces de police déployées en grand nombre ont fait usage de matraques pour disperser les manifestants à Alger, a constaté le correspondant de BBC.

Dans la capitale, les manifestants sont finalement parvenus à briser un cordon de la police qui leur barrait l’accès au carrefour de la Grande Poste, lieu symbolique de rassemblement du « Hirak », « mouvement » de contestation qui ébranle l’Algérie depuis février. Un petit groupe de manifestants s’est introduit dans un centre électoral du centre-ville, entraînant une brève suspension du vote. Plusieurs autres marches ont été recensées à travers l’Algérie. Plusieurs personnes ont été blessées et d’autres arrêtées. Certains bureaux de vote du centre-ville d’Alger ont été contraints de fermer de peur d’être attaqués par les manifestants.
La participation était l’objet de toutes les attentions. Le « Hirak », mouvement de contestation avait appelé au boycott du scrutin présidentiel. Les différentes manifestations ont dissuadé certains électeurs d’aller voter.
Des locaux de l’autorité nationale indépendante chargée de l’organisation du scrutin ont été incendiés.