A Madagascar, les électeurs ont voté ce mercredi dans le calme pour choisir leur nouveau président. En lice, deux anciens chefs d’Etat, Marc Ravalomanana ou Andry Rajoelina. Le dépouillement a commencé et le scrutin s’annonce serré au vu de la faible participation et de l’écart entre les deux hommes au premier tour. Officiellement, la Céni doit annoncer ses résultats provisoires début janvier, mais elle pourrait le faire avant, car la pression monte dans les deux camps.
D’un côté comme de l’autre, les deux candidats se disent convaincus d’avoir gagné. D’ailleurs, dès ce jeudi soir, chacun avait organisé une petite fête dans son quartier général respectif en présence de plusieurs centaines de partisans.
« Le changement arrive demain », a lancé Marc Ravalomanana depuis son QG. « Dès aujourd’hui, vous pouvez dire que Dada est élu », at-il ajouté. «Dada», son surnom malgache.
Même ton, même ambiance du côté de son rival, « c’est le numéro 13 qui mène dans tout Madagascar », a assené Andry Rajoelina. « Je suis persuadé de remporter une victoire, mais on va attendre les résultats officiels », a-t-il ajouté.
La Commission électorale a exhorté les deux candidats à être patients. Officiellement, les résultats sont attendus début janvier, mais la Céni pourrait les communiquer avant cette date pour éviter toute rumeur et surtout pour éviter qu’un des candidats ne se proclame lui-même vainqueur.
Des fraudes dénoncées de part et d’autres
Mais le scrutin à peine terminé, les deux hommes dénoncent déjà des fraudes. Selon Marc Ravalomanana, de « fausses cartes d’identité et de fausses cartes d’électeurs » ont circulé avant le scrutin. De son coté, Andry Rajoelina affirme avoir observé le jour du vote des actes de corruption et tentatives de détournement des voix de la part de son rival.
Des accusations qui inquiètent Hony Radaert, de l’ONG Collectifs des citoyens, « parce qu’on n’a pas eu de déclarations fortes des candidats pour accepter les résultats quels qu’ils soient, explique-t-elle. Si on a un scrutin serré, je suis inquiète qu’il y ait un refus de la part des candidats qui pourrait déboucher sur des violences. »
Un sentiment partagé par Andry Raodina. Cette analyste politique craint que le résultat soit suffisamment serré pour que le candidat perdant le remette en cause. « Je pense que la différence qu’on va avoir entre les deux candidats va être minime, s’inquiète-t-il, et une différence de plus de cinq points est moins contestable, pour moi, qu’une différence d’un ou deux points. »
Mêmes inquiétudes du côté de Marcus Schneider, de la fondation politique Friedrich-Ebert-Stiftung (FES).
source:rfi