La Banque mondiale estime à 65% le taux d’accès à l’électricité au Sénégal. Le directeur de l’Energie nous apprend que ce taux est de 42% dans les zones rurales de notre pays.
Qui a déjà manifesté pour que les Sénégalais qui n’ont pas accès à l’électricité en soient aussi pourvus? Et pourtant, cet accès de tous à l’électricité devrait intéresser tout le monde, surtout ceux qui en sont déjà dotés, par solidarité élémentaire. Sans électricité, pas de modernité, pas de développement.
En Afrique, seuls les pays du Maghreb ont l’électrification intégrale. Des pays comme le Cap-Vert et le Gabon sont à 93%, le Ghana à 80% et la Côte d’Ivoire à 75%. Notre pays n’est pas encore sur le podium dans cette course (hors Afrique du Sud qui est à 85%).
L’ONU a fixé 2030 pour que tous les pays du monde réussissent l’accès universel à l’électricité. Le président de la République a ramené ce délai à 2025 pour le Sénégal, et y a ajouté l’eau et les services sociaux de base dans le programme « Liggèyël ëllëk ». Il faudra plus de 650 milliards FCFA pour la seule électricité.
Les privilégiés sénégalais qui ont déjà l’électricité devraient montrer de la solidarité à leurs compatriotes qui ne sont pas encore éclairés par la fée-électricité ainsi :
1 – ne pas gaspiller l’électricité, et éduquer les familles dans des comportements d’économie d’énergie.
2 – Consentir à des sacrifices pour le financement nécessaire à l’accès universel de tous les Sénégalais à l’électricité en 2025, cinq ans avant l’échéance fixée par l’ONU.
Mamadou Sy Tounkara
Conseiller spécial du président de la République du Sénégal