Emery, l’échec tactique contre Liverpool

Plutôt que de reconduire son système à trois attaquants, Unai Emery a tenté un 4-4-2 losange qui n’a pas du tout fonctionné contre Liverpool (3-1), laissant trop d’espace aux latéraux des Reds.

C’était le choc au sommet de la Premier League, entre les deux co-leaders, les deux seules équipes qui avaient fait le carton plein lors de deux premières journées. Il a permis de mettre en lumière l’écart qui sépare actuellement Liverpool d’Arsenal (3-1), qu’Unai Emery n’a pas réussi à combler avec un changement tactique. Peut-être échaudé par la claque reçue à Anfield en décembre 2018 (5-1), l’entraîneur des Gunners avait décidé de délaisser son système habituel en 4-2-3-1.

Alors que les supporters du club londonien rêvaient de voir pour la première fois au coup d’envoi la triplette Aubameyang-Lacazette-Pépé, Emery a sacrifié son n°9, Lacazette, pour aligner un milieu de terrain supplémentaire, Granit Xhaka, dans un 4-4-2 losange (ou 4-3-1-2). Un choix que n’a pas compris Ian Wright, l’ancienne légende d’Arsenal, désormais consultant. « C’est l’une des choses qui m’a déconcerté, a expliqué l’ancien Canonnier sur la BBC. Avant le match, j’espérais voir Lacazette, Pépé et Aubameyang, car je pensais que Liverpool jouerait haut, et qu’Arsenal pourrait les prendre en contre. Et ensuite, voir le losange céder de la place à Alexander-Arnold et Robertson était déroutant pour moi. »

J’aurais préféré qu’on aille là-bas avec la puissance dont nous disposons, pour leur montrer ce qu’est Arsenal
Le principal inconvénient de ce système avec quatre milieux axiaux est en effet de laisser le champ libre aux latéraux adverses. Or, Trent Alexander-Arnold et Andrew Robertson forment peut-être la meilleure paire d’Europe à ce poste, l’une des plus dangereuses offensivement en tout cas, puisque les deux hommes ont tous les deux franchi la barre des 10 passes décisives en Premier League la saison passée. Face aux Gunners, l’Anglais et l’Ecossais sont les deux joueurs de Liverpool qui ont touché le plus de ballons (108 et 98). Les deux premiers buts sont arrivés sur un corner (Alexander-Arnold pour la tête de Matip) et sur un penalty obtenu et transformé par Salah sur une séquence où les champions d’Europe faisaient le siège de la surface d’Arsenal, deux séquences de jeu typiques d’une équipe qui domine, à qui son adversaire laisse les clés du jeu.

A la décharge de d’Emery, son plan, qui était d’aligner des attaquants rapides dans l’axe pour évoluer en contre-attaque, aurait pu fonctionner si Nicolas Pépé avait conclu son raid solitaire, à 0-0, au lieu de buter sur Adrian. « Les occasions que nous avons eues étaient des erreurs de Liverpool, et dans l’ensemble c’est Liverpool qui avait le contrôle, observe toutefois Wright. J’aurais préféré qu’on aille là-bas avec la puissance dont nous disposons, pour leur montrer ce qu’est Arsenal. » Ce sera peut-être pour la prochaine fois. Contre Tottenham dimanche, pour le derby du Nord de Londres ?

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