À 15 jours d’un débat sur l’immigration à l’Assemblée, Emmanuel Macron affiche sa fermeté sur la politique migratoire pour éviter d’être « un parti bourgeois » qui ignore l’opinion de classes populaires séduites par l’extrême droite.
Emmanuel Macron s’est invité ce lundi au pot de rentrée des députés et des sénateurs de La République en Marche et des partis alliés. « Nous n’avons pas le droit de ne pas regarder l’immigration en face », a-t-il déclaré. Le chef de l’État est prêt à réformer le droit d’asile car, dit-il, le système est « détourné par des réseaux », avec à la clé de plus en plus de mineurs isolés. Les modalités de l’Aide médicale d’État pourraient aussi être revues.
« Ce qu’il nous a demandé de manière très claire, c’est d’affronter les sujets, les regarder en face sans aucune naïveté, tout en continuant de les regarder avec humanisme, explique la député LaREM Aurore Bergé. C’est cette ligne de crête qui n’est pas toujours facile à tenir mais qui est essentielle si on ne veut pas s’embourgeoiser, c’est-à-dire ne plus être au contact des Français ».
Affaiblir le Rassemblement national
L’autre objectif de cette offensive sur le terrain sensible de l’immigration, c’est de tenter d’affaiblir le Rassemblement national. Pour Emmanuel Macron, le parti de Marine Le Pen est d’ailleurs le seul opposant d’En Marche.
« L’opposition qui porte dans l’opinion, c’est celle du Rassemblement national qui est celle du repli sur soi, alors que nous devons plutôt être ambitieux », affirme le sénateur marcheur François Patriat.
Ce débat sur l’immigration ne fait pas l’unanimité chez les députés LaREM, notamment pour l’aile gauche de la Macronie. « Ça fait plus que tousser » en interne, confie l’un d’entre eux. « Courir après l’extrême droite, ça ne marche plus. On a parlé écologie aux européennes et c’est Europe Écologie-Les Verts qui a pris les points », analyse ce député En Marche.