Emmanuel Macron s’est entretenu avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ce lundi matin. Un tête à tête durant lequel les deux chefs d’État ont signaler leur volonté d’avancer ensemble sur certains dossiers comme la Syrie et la Libye, selon l’Élysée.
Au terme d’un entretien « plus long que prévu » (45 minutes) et qui fut « nourri et substanciel », selon les dires de la présidence française, Emmanuel Macron a rappelé sa volonté de « clarification stratégique entre alliés sur les valeurs, les principes et les règles au sein de l’Otan ».
Cette entrevue entre les deux présidents français et turcs intervient après près de deux ans de tensions entre les deux pays. Des tensions liées à des sujets aussi divers que le financement de l’islam en France (dans le dossier de la future grande mosquée de Strasbourg par exemple) ou le conflit en Méditerranée orientale, Paris soutenant Athènes. Cependant, toujours selon l’Élysée, les deux chefs d’État sont tombés d’accord sur une chose : ils souhaitent faire avancer ensemble les dossiers syrien et libyen.
Un « soi disant allié »
Cette discussion en marge du sommet de l’Otan a également été l’occasion pour le président français d’une « clarification sur l’islam », a dit l’Élysée. Le président turc avait effectivement qualifié la France d’islamophobe et fustigé le projet de loi « confortant le respect des principes de la République », qui entend lutter contre le séparatisme. On se souvient qu’en octobre dernier, la France avait rappelé son ambassadeur en Turquie, un geste diplomatique rare.
La présidence française a dénoncé les propos jugés « inacceptables » du président turc qui avait mis en question « la santé mentale » d’Emmanuel Macron en raison de son attitude envers les musulmans, mais aussi noté « l’absence de messages de condoléances et de soutien d’Ankara après l’assassinat de Samuel Paty », une semaine après la décapitation de cet enseignant par un islamiste près de Paris.
Emmanuel Macron a donc insisté sur le fait « que la France respectait l’islam et les musulmans » et rappelé que les valeurs de la République « devaient être respectées et ne devaient pas être instrumentalisées ».
Isolé sur la scène internationale, le chef de l’État turc multiplie les rencontres avec les chefs d’État et de gouvernement ce lundi. Le plus compliqué sans doute celui avec Joe Biden. Le président américain se montre en effet très sévère avec la Turquie d’Erdogan. Il avait qualifié le président turc d’« autocrate ». Son secrétaire d’État aux Affaires étrangères parle lui d’un « soi disant allié » en évoquant Ankara.
RFI