Quelque 50 000 soldats appuyés par des moyens matériels considérables lancent jeudi 25 octobre en Norvège les plus grandes manœuvres militaires de l’Otan depuis la guerre froide, une démonstration de force qui irrite la Russie voisine.
L’exercice « Trident Juncture », qui se déroulera jusqu’au 7 novembre, est basé sur la défense collective et vise à entraîner l’Alliance atlantique à venir à la rescousse d’un de ses membres, conformément à l’article 5.
Le scénario de cet exercice consiste à l’intervention des alliés afin de stopper et repousser une offensive menée depuis le nord de la Norvège. Personne n’est cité, mais l’idée serait bien de contrer une attaque russe.
La Russie inquiète l’Otan
La Norvège et la Russie partagent une frontière commune d’environ 200 km tout au nord du pays. Les plans de défense de la Norvège étaient jusqu’alors plutôt orientés vers le sud, la mer Baltique et la mer du Nord où se trouve la zone pétrolière de Stavanger et le pouvoir politique à Oslo.
Mais pour les experts de l’Otan, il faut se soucier du développement de la puissance militaire russe, en Arctique. C’est aussi le long des côtes norvégiennes que passent régulièrement les sous-marins russes de la flotte du nord, basés dans la région de Mourmansk.
« Les blindés resteront à 1 000 km » de la frontière, précisent les militaires norvégiens. « La Russie ne doit pas s’inquiéter ». Alors que Moscou dénonce l’augmentation de la présence militaire de l’Otan en Europe du Nord.
Test grandeur nature
Pour l’Otan, cet exercice sur terre, en mer et dans les airs qui combinera aussi des actions « cyber », sera l’occasion de tester la capacité des forces de 29 pays à travailler ensemble.
Un test grandeur nature aussi pour la nouvelle force de réaction rapide de l’alliance (VHR-JTF : « Very High Readyness Joint Task Force »), alors que la mobilité des forces de l’Otan reste un défi. L’occasion enfin « d’évaluer de nouvelles tactiques » (« Ex-Tac » pour Experimental Tactics) souligne un amiral français.
La France va envoyer 3 000 soldats et un porte-hélicoptères. A terme, 700 soldats américains devraient se succéder par rotation sur le sol norvégien.