L’affaire a eu l’effet d’une bombe le 18 juin dernier. L’ancien président de l’Uefa avait été placé en garde-à-vue par les enquêteurs de l’office anti-corruption de la police judiciaire (oclciff) et interrogé jusque tard dans la soirée dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de corruption autour de l’attribution de la coupe du monde au Qatar en 2022. L’ex-conseillère de Nicolas Sarkozy, Sophie Dione, était interrogée sous le même régime alors que
Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée, était entendu comme suspect libre.
Selon le quotidien Libération, il y avait une quatrième personnalité interrogé le même jour sous le statut de suspect libre dans les locaux de l’Ocliff : Lamine Diack, l’ancien président de l’Iaaf, dont le procès pour abus de confiance et corruption présumée va s’ouvrir en France en février 2020. Comme Guéant, Diack a été interrogé en qualité de suspect libre, selon des sources judiciaires françaises très sûres. Était-il entendu sur le même dossier que Platini ? Simple hasard de calendrier ? Difficile d’en dire plus pour le moment.
Il reste constant qu’en mars dernier, Lamine Diack avait été mis en examen pour corruption active en même temps que le patron de BeIn sport, Nasser al-Khelaïfi. Le Qatar était aussi cité dans ce dossier. D’après l’accusation, en vue d’influencer le vote pour l’organisation des mondiaux d’athlétisme par le Qatar, Oryx Qatar Sports Investment, contrôlés par Nasser al-Khelaïfi et son frère Khalid a versé 5,5 millions de dollars à Pamodzi, la société de Papa Massata Diack. Mediapart et The Gardian ont révélé la semaine dernière les détails des échanges entre Papa Massata Diack et le bras droit de l’Émir.