Dans un entretien accordé à L’Equipe, le champion du monde 1998 Christophe Dugarry s’est livré sans concession sur l’avenir de l’équipe de France, affirmant sa préférence pour son ancien coéquipier en Bleu et à Bordeaux Zinedine Zidane à la tête de la sélection, dirigée par Didier Deschamps…
Malgré sa deuxième finale de Coupe du Monde disputée (sa troisième en tournoi majeur avec l’Euro 2016, perdue face au Portugal), l’avenir de Didier Deschamps sur le banc de l’équipe de France semble un peu plus flou qu’avant ce Mondial qatari. Pourtant, le président de la Fédération Française de Football Noël Le Graet a été catégorique avant le tournoi mondial : si le dernier carré était atteint, c’est bien le sélectionneur qui pourrait prendre la décision de rester ou partir. Avec cette finale perdue face à l’Argentine, DD a donc le choix concernant son futur à la tête des Bleus, et aimerait même poursuivre son aventure jusqu’à la fin de la Coupe du Monde 2026, prévue en Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis et Mexique).
Le champion du monde 1998 (joueur) et 2018 (entraîneur) a néanmoins été critiqué par plusieurs observateurs et consultants du football français, et même par certains de ses anciens coéquipiers. Parmi eux, son compère en équipe de France Christophe Dugarry et aux Girondins de Bordeaux (63 matches joués ensemble). En effet, l’ex-attaquant international tricolore (55 sélections, 8 buts), aujourd’hui consultant TV et radio, n’a pas apprécié le contenu proposé par les Bleus dimanche dernier face à l’Albiceleste, loin de là. « Je suis déçu et triste, d’abord. Et ensuite en colère, parce que c’était une finale largement à notre portée contre un adversaire qui est moins fort que nous. (…) On s’est fait marcher dessus en finale de la Coupe du monde. Comment c’est possible ? Pour le bien de l’équipe de France, il faut que ce débat ait lieu. Si c’était de la suffisance, il faut le dire. Si c’était physique, il faut le dire aussi. Pour que ça ne se reproduise pas. Comment on peut être aussi invisible, aussi peu inspiré avec le ballon, aussi loin dans les duels ? Ce n’est pas la défaite, le problème. Ce sont ces quatre-vingts minutes, et je suis choqué que ce débat n’ait pas eu lieu., a-t-il déclaré dans un entretien accordé à L’Equipe. Au-delà de l’émotion, parce que j’ai vibré, aussi, je suis encore choqué par ces quatre-vingts minutes. Si on n’est pas champions du monde, c’est à cause de ces quatre-vingts minutes. Si on les joue à notre niveau, on gagne ce match sans problème et on est champions du monde. »
« Je préférerais que ce soit « Zizou » »
L’ancien buteur de l’Olympique de Marseille et du FC Barcelone confie qu’il souhaiterait voir du changement à la tête de la sélection, et donne même sa préférence quant au potentiel successeur de l’actuel sélectionneur des Bleus : « qu’il (Didier Deschamps, ndlr) reste cinq ans, dix ans, quinze ans de plus, ce n’est pas mon problème, ce n’est pas à moi de décider. Je ne cache pas que je préférerais que ce soit « Zizou » (Zinedine Zidane), j’ai envie de voir autre chose. Deschamps, j’entends ce qu’il dit, mais on ne peut pas dire que l’équipe de France appartient à tout le monde et la garder pendant douze ans, surtout quand tu as un successeur possible qui a gagné trois fois de suite la Ligue des champions (avec le Real Madrid, en 2016, 2017, 2018) et qui peut amener quelque chose à l’équipe de France. Dans l’absolu, d’ailleurs, ça ne me regarde pas », affirme-t-il, toujours dans les colonnes du quotidien sportif français, avant d’expliquer son penchant pour le Ballon d’or 1998 à la tête de l’équipe de France.
En effet, Christophe Dugarry avoue ne plus supporter l’importance que donne Didier Deschamps au résultat final, sans aborder le contenu montré sur le rectangle vert. Un sens des priorités qui, selon lui, laisse les idées de jeu au second plan : « c’est qu’on ne peut jamais parler football. Qu’on ne le fasse pas quand on gagne, comme en 2018, sur le thème « je m’en fous, j’ai gagné », d’accord, éventuellement, mais quand tu perds, tu dois des explications, tu dois un débat, au moins sur la préparation de match. Est-ce que le discours n’a pas été entendu ? Est-ce qu’ils ont pensé que la « chatte à DD » et un coup de (Kylian) Mbappé suffiraient à gagner ? Je n’ose même pas imaginer ce qu’on aurait pris en 1998 si on avait fait quatre-vingts minutes comme ça en finale de la Coupe du monde. » Le message est passé.
Avec Footmercato