Contre toute attente, le président turc a renversé la situation libyenne en infligeant, grâce aux forces et aux armes fournies à Tripoli, de lourdes défaites au général Haftar. L’homme fort d’Ankara, après un succès notable contre le coronavirus, s’impose en Méditerranée orientale.
Succès militaire en Libye
Depuis la chute de Kadhafi, en 2011, l’imbroglio libyen n’a cessé de s’aggraver. L’an dernier, on se demandait quand le général Haftar – soutenu par l’Égypte, l’Arabie saoudite, les Émirats, la Russie et la France – allait prendre Tripoli et en chasser le gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, soutenu par les Frères musulmans.
En ce mois de juin 2020, le contraste est saisissant: Haftar a perdu toutes ses conquêtes lors d’une contre-offensive des troupes gouvernementales. Le basculement est l’œuvre de Recep Tayyip Erdogan. En mettant tout son poids derrière Fayez al-Sarraj et en lui fournissant des officiers, des armes et des milliers de combattants syriens, le président turc a renversé la situation et s’est mis en position de décider de l’avenir de cet état.
Erdogan savoure également une revanche sur Vladimir Poutine, qui lui avait damé le pion en Syrie. Cette fois, le Kremlin, qui avait appuyé (indirectement) Haftar avec des centaines de mercenaires russes du groupe, a été surpris.