Une récente interview donnée par le nouveau président mauritanien à un journal sénégalais, en marge du 6e Sommet africain sur la paix fait polémique en Mauritanie. Le leader du mouvement abolitionniste IRA, Biram dah Abeid, lui a répondu ce jeudi.
Sur la question sensible de l’esclavage, le président Ghazouani affirme que la Mauritanie n’est pas un pays esclavagiste et que l’esclavage n’y est pas institutionnalisé. Dans une conférence de presse transformée en meeting, jeudi 21 novembre à Nouakchott, le leader du mouvement abolitionniste IRA, Biram dah Abeid, a lui soutenu que le phénomène est une réalité et qu’il est même sacralisé par la charia islamique.
Les partisans du militant antiesclavagiste, étaient venus nombreux pour écouter la réaction de leur leader aux propos du président Mohamed Cheikh Ghazouani à Dakar sur l’épineuse question de l’esclavage.
« Je suis d’accord avec le chef de l’Etat quand il dit que la Mauritanie n’institutionnalise pas l’esclavage dans ses lois modernes, lance Biram dah Abeid, mais la Constitution mauritanienne stipule que la source de la loi en République islamique de Mauritanie, c’est la charia. Et la charia islamique veut dire ici rite malékite et le livre du rite malékite non seulement légitime l’esclavage mais il le codifie et le sacralise ! »
Le président du mouvement ira reconnait tout de même un point positif à la déclaration du chef de l’Etat mauritanien. « Je retiens qu’il a conclu avec fermeté contre ce qui reste d’esclavage en Mauritanie. Bien sûr, nous ne sommes pas d’accord sur le diagnostic. »
Et Biram dah Abeid a appelé, justement, à l’arrestation et au jugement des auteurs d’un acte d’esclavage présumé révélé il y a quelques mois sur une jeune fille de 14 ans, Ghaya Maiga.