Alors qu’il tente désespérément de boucler son budget annuel, le chef du gouvernement espagnol a annoncé la hausse de 22% du salaire minimum. Une mesure qui vise à obtenir le soutien des indépendantistes catalans. Dans le cas où il échoue à obtenir ce soutien, il sera obligé d’annoncer en janvier des élections générales anticipées.
Les couches les plus populaires ont de quoi se réjouir. A partir du 1er janvier prochain, le salaire minimum va passer de 850 euros à 1 050 euros. C’est la plus forte hausse décidée par les autorités espagnoles depuis 1977.
Outre sa portée sociale, cette mesure a une dimension politique : ce que souhaite Pedro Sanchez avec l’augmentation substantielle du revenu minimum, c’est convaincre les nationalistes catalans de voter en faveur de son budget.
Le chef de file socialiste a en effet besoin de leur vote au Parlement pour boucler son budget, étant lui-même en minorité, car s’il n’y parvient pas alors il devra convoquer des élections générales au printemps prochain.
Le problème avec les sécessionnistes catalans, c’est que ces derniers conditionnent leur accord au feu vert de Madrid pour la tenue d’un référendum d’autodétermination. Or, le pouvoir central ne veut pas en entendre parler, considérant que c’est anticonstitutionnel.
Résultat, la situation est bloquée. L’espoir de Pedro Sanchez est de séduire des milliers de Catalans qui seront concernés par la hausse du salaire minimum et qui, peut-être, pourront forcer les leaders nationalistes à voter le budget des socialistes.
rfi