Le procès, déjà très tendu à ses débuts mardi 12 février 2019, est rattrapé par l’actualité parlementaire. A moins d’un kilomètre du Tribunal suprême, dans la Chambre des députés, se discute ce mercredi 13 février le budget annuel proposé par le chef du gouvernement socialiste Pedro Sánchez. Un budget qu’il doit impérativement boucler pour se maintenir au pouvoir.
Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Selon toute vraisemblance, les séparatistes catalans, qui ont contribué à faire élire Pedro Sánchez à la présidence du gouvernement, ne vont pas cette fois-ci apporter leur soutien au budget du chef du gouvernement socialiste.
Or, s’il lui est impossible de boucler son budget annuel, Pedro Sánchez ne pourra plus se maintenir au pouvoir, et sera dans l’obligation de convoquer des élections législatives. C’est le scénario le plus prévisible.
Des élections pourraient avoir lieu en mai ou en avril. L’opposition de droite pousse d’ailleurs dans ce sens et reproche avec virulence à Pedro Sánchez qu’il ait pu être à un moment l’allié parlementaire des « putschistes catalans qui cherchent à briser l’Espagne ».
La position du chef de file socialiste est désormais intenable : pour obtenir l’appui des séparatistes, il doit accepter de négocier avec eux sur l’autodétermination, un principe impensable pour lui et pour ses troupes, et dont la seule hypothèse fait hurler la droite nationale.
Sauf accident, les séparatistes catalans ne vont pas céder. La législature de Pedro Sánchez est donc dans une impasse. Une situation politique qui ne va faire qu’accentuer les tensions au sein du procès entre les sécessionnistes catalans et les partis espagnols.
Rfi