Attaqués et insultés presque tous les jours par Donald Trump, les médias américains ont décidé de riposter. Plus de 200 groupes de presse publient ce jeudi 16 août des éditoriaux pour dénoncer la rhétorique présidentielle, et notamment les expressions « ennemis du peuple » et « fake news » dont Trump affuble les médias et que ces derniers considèrent comme dangereuses pour la démocratie américaine.
Avec notre correspondant à San Francisco,Eric de Salve
A l’initiative de cette vaste contre-attaque de 200 médias américains, le Boston Globe signe un éditorial intitulé « Les journalistes ne sont pas l’ennemi ». Une réponse à l’expression « ennemis du peuple » régulièrement utilisée par Donald Trump pour désigner les médias.
Une rhétorique dangereuse pour la démocratie selon le Boston Globe qui montre sondage Ipsos à l’appui combien celle-ci influe sur l’opinion. 29% des Américains et 48% des sympathisants républicains pensent qu’en effet les médias sont bien l’ennemi du peuple.
« La liberté de la presse est essentielle pour sécuriser la liberté »
Le sondage montre aussi combien la parole présidentielle clive le pays. A la question de dire si le New York Times, cible favorite de Trump, est fiable : 90% des sympathisants démocrates répondent oui, contre 38% des républicains. En écho aux insultes de l’actuel locataire de la Maison Blanche, le grand quotidien de Boston cite notamment le père fondateur John Adams « la liberté de la presse est essentielle pour sécuriser la liberté » ou encore l’ancien président républicain Ronald Reagan « notre tradition de liberté de la presse est une partie vitale de notre démocratie ».
Au-delà même des Etats-Unis, le prestigieux quotidien estime que Donald Trump envoie un signal alarmant à tous les despotes de la planète. Celui de dire que les journalistes peuvent être traités comme des ennemis intérieurs.