États-Unis: Joe Biden défenseur de l’avortement, un pari pour les démocrates aux mid-terms?

États-Unis: Joe Biden défenseur de l'avortement, un pari pour les démocrates aux mid-terms?

Aux États-Unis, c’est une année d’élections importantes : les élections de mi-mandat. Elles verront à l’automne le renouvellement partiel du Congrès. La campagne vient d’être chamboulée par les révélations du site d’informations Politico sur le droit à l’avortement, menacé par la Cour suprême. Le président américain, Joe Biden, endosse désormais le rôle de premier défenseur du droit à l’avortement. Ce qui n’est pas si évident pour ce catholique fervent.

Un document interne qui a fuité montre qu’une majorité de juges serait sur le point de remettre en cause l’arrêt de la Cour qui garantit ce droit à l’échelle fédérale. Dans un pays très divisé sur l’IVG, le parti démocrate espère que ce pavé dans la marre permettra de mobiliser ses rangs avant les élections.

Le président américain, Joe Biden, endosse désormais le rôle de premier défenseur du droit à l’avortement. Ce qui n’est pas forcément évident pour ce catholique fervent. Dans sa longue carrière de sénateur, il n’a pas toujours été un farouche partisan du droit à l’avortement. Son opinion a timidement évolué. Encore récemment, il préférait parler du « droit des femmes à choisir », plutôt qu’utiliser le mot d’avortement.
Depuis hier, c’est un changement de braquet. Le mot est prononcé : l’accès à l’avortement, dit-il, est un droit fondamental. Joe Biden, qui est dans une position fragile, avec un taux de popularité autour de 40%, trouve peut-être ici l’opportunité politique rêvée pour se remettre en selle, à six mois tout juste d’élections où son parti pourrait perdre la majorité au Sénat comme à la Chambre des représentants.

Un pari risqué
Des activistes mettent toutefois en doute sa sincérité : le droit à l’IVG ne tient depuis 50 ans qu’à une jurisprudence de la Cour suprême. Pourquoi n’a-t-il pas bataillé, plus tôt, pour l’inscrire une bonne fois pour toutes dans une loi fédérale ?

Et puis, c’est un pari risqué car l’avortement est un sujet très clivant, qui mobilise aussi dans le camp adverse. C’est d’ailleurs « la » réussite de Donald Trump : être parvenu à nommer trois des neuf juges de la Cour suprême, des juges connus pour leurs positions anti-IVG, et qui ont effectivement fait basculer l’équilibre de la plus haute juridiction américaine.

De son côté, le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Adhanom Ghebreyesus, a lancé un appel en faveur du droit à l’avortement. « Restreindre l’accès à l’avortement ne réduit pas le nombre de procédures – cela mène les femmes et les jeunes filles à avoir recours à des procédures dangereuses. L’accès à un avortement sûr sauve des vies », affirme-t-il sur son compte Twitter, sans évoquer directement l’affaire qui secoue les États-Unis depuis lundi.

RFI