Le vaste plan pour les infrastructures voulu par Joe Biden vient d’être adopté par le Sénat. Ce projet « historique » selon la Maison Blanche a été adopté à la majorité simple avec le soutien de plusieurs républicains, un fait rare dans un Congrès ultra-divisé politiquement. Cet ambitieux « New Deal vert » prévoit une enveloppe de 1 200 milliards de dollars d’investissements sur huit ans.
Ce plan prévoit 550 milliards de dollars de nouvelles dépenses fédérales. Mais il atteint, au total, 1 200 milliards de dollars, si l’on prend en compte la réorientation d’autres financements publics existants.
Son objectif est de réparer les routes, les ponts et les voies ferrées laissées à l’abandon depuis des années. Des investissements seront également consacrés à l’internet haut débit, à la rénovation des circuits d’eau potable et à l’accélération de la transition écologique du pays avec la construction de bornes de recharge pour véhicules électriques.
Joe Biden compte ainsi créer des millions d’emplois pour relancer, une économie affaiblie par la crise sanitaire.
Un grand succès pour Biden
C’est une première étape cruciale et une bonne nouvelle pour le président américain qui a fait de ce plan une de ses priorités.
Il aura fallu des mois et des mois de négociations entre républicains, démocrates et la Maison Blanche pour que le projet de loi sur les infrastructures passe enfin l’étape du Sénat : 69 voix contre 30. Dix-neuf sénateurs républicains ont joint leur vote aux démocrates.
Une victoire pour Joe Biden qui a salué « une grande nouvelle » sur son compte Twitter. Nous devons investir dans notre avenir, écrit le président qui parle d’un investissement historique.
« Il n’y pas de ponts républicains ou de routes démocrates. Et quand on peut se mettre d’accord, on doit le faire. Et sur cette loi, on a prouvé qu’on pouvait s’unir pour réaliser de grandes choses. Il s’agit d’accomplir la dure mission de gouvernance. Il s’agit de la démocratie au service du peuple. Il s’agit de gagner le futur. Il s’agit de faire notre travail », a déclaré Joe Biden.
« C’est un gros succès, abonde Jean-Éric Branaa, professeur à l’université de Paris 2, spécialiste des États-Unis. Personne n’avait parié dessus. Il y a six mois, quand il en avait parlé, tout le monde rigolait en disant que ce n’était pas possible et que le pays était tellement divisé qu’il n’arriverait jamais à un accord bipartisan. C’est une modernisation du pays qui est attendue. Le plan infrastructure datait de Bush, puis d’Obama, puis de Trump et aucun d’entre eux n’a pu le faire voter. Biden y est arrivé en à peine six mois. »
Avenir incertain à la Chambre des représentants
Adopté par le Sénat, l’avenir est plus incertain à la Chambre des représentants contrôlée par le parti présidentiel où les démocrates sont un peu divisés entre le centre et l’aile gauche du parti, rapporte notre correspondante à New York, Loubna Anaki.
Quelques élus estiment que les modifications apportées au plan infrastructures réduisent certains engagements. En retardant le vote, ils espèrent mettre la pression sur le Sénat et le pousser à valider le projet de budget qui prévoit des dépenses et investissements beaucoup plus larges : 3 000 milliards de dollars consacrés à la santé, à l’éducation et à la petite enfance.