Les électeurs new-yorkais sont appelés à se prononcer sur la course pour la mairie mardi 22 juin. Des primaires républicaines et démocrates, mais les Républicains étant impopulaires dans la ville, le candidat démocrate en tête aura toutes les chances d’être élu maire en novembre prochain.
« J’ai voté pour Kathryn Garcia en premier et Maya Wiley en deuxième, confie une électrice. J’aimerai bien qu’une femme soit élue maire. » Dans ce bureau de vote du Queens, les votants semblent avoir une préférence bien claire.
Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l’université Paris-II-Panthéon-Assas : «Un nouveau système qui laisse le jeu très ouvert»
Romain Lemaresquier
Mais si Catherine Garcia et Maya Wiley sont bien placées dans les sondages, c’est Eric Adams, un ancien capitaine de police, qui serait en tête des 13 candidats démocrates en lice. Longtemps donné favori, Andrew Yang, ancien candidat à la présidentielle de 2020, a lui perdu du terrain ces dernières semaines.
Rarement une primaire aura été aussi disputée à New York, où les électeurs attendent beaucoup. « Sortir de la crise du Covid-19, investir au sein des minorités longtemps oubliées. Tout ce qui concerne les gens autour de nous et ceux qui ont vraiment besoin d’aide », martèle un votant.
La hausse de la criminalité, notamment les fusillades, est également une des préoccupations de nombreux New-Yorkais. « J’aimerais pouvoir dormir sans avoir l’impression d’être dans une zone de guerre. Quand ça tire, c’est perturbant ! » se plaint une électrice. « En tant qu’Asiatique-Américaine, avec toutes les attaques violentes, la sécurité dans les rues m’inquiète beaucoup », explique une autre.
Lutte entre modérés et centristes
Le gagnant de cette primaire démocrate sera en toute logique élu maire de cette ville considérée comme un bastion démocrate. Une lutte intestine au sein du parti au pouvoir à la Maison Blanche qui finalement devrait contenter l’aile centriste de cette formation politique.
« Les candidats qui sortent du lot, Eric Adams et Catherine Garcia, sont deux candidats qui se ressemblent, qui sont des professionnels, qui sont des Biden au niveau local, estime Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l’université Paris-II-Panthéon-Assas, au micro de Romain Lemaresquier, du service International de RFI. Mais cela ne reflète pas du tout ce qu’a été New York ces dernières années, notamment avec Bill de Blazio, qui était très progressiste. Et 30% des New-Yorkais étaient plutôt dans cette mouvance d’aller vers du progressisme et de l’écologie, et un changement de paradigme dans la société. Donc on va plus retrouver cela sur l’ensemble des États-Unis, côte est et côte ouest, qu’à New York, cette fois-ci. »
Une fois les bureaux de vote fermés, il faudra quelques jours pour connaître les résultats de ces primaires.