Le président américain a signé, mercredi 16 janvier 2019, la loi qui permettra le paiement des fonctionnaires fédéraux affectés par le « shutdown ». Mais ils ne toucheront leur salaire qu’après le retour à la normal. Quelque 800 000 fonctionnaires sont donc toujours sans revenu depuis 27 jours, et aucune issue n’est en vue. Le « shutdown » pourrait même remettre en cause le traditionnel discours sur l’état de l’Union prévu à la fin du mois au Congrès.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Dans une lettre adressée au président, la chef de la majorité démocrate à la Chambre des représentants demande à Donald Trump de reporter son discours sur l’état de l’Union ou de l’adresser par écrit au Congrès.
« Le département de la Sécurité intérieure n’a plus de budget, et à moins qu’une solution ne soit trouvée cette semaine, nous ne serons pas en mesure d’assurer la sécurité pour ce discours », écrit Nancy Pelosi.
La secrétaire à l’Intérieur a répliqué : elle a fait savoir sur Twitter que le personnel de son ministère était prêt à assumer sa tâche malgré la paralysie qui affecte l’administration. Mais pour que ce discours ait lieu, le Sénat et la Chambre doivent voter une résolution en ce sens, ce qui n’a pas encore été fait.
Une réunion prévue mercredi entre les services de sécurité de la Maison Blanche et du Congrès a d’ailleurs été annulée. Les démocrates pourraient bien parvenir à empêcher Donald Trump de tenir son discours au Congrès à la date prévue et le priver ainsi d’un exercice hautement médiatisé.
Pour tenter d’amoindrir les effets de cette paralysie, la Maison Blanche a rappelé à leurs postes quelque 50 000 employés. Ils travaillent dans les secteurs des impôts, de la sécurité aérienne et du contrôle sanitaire.
Mais comme les fonctionnaires consignés chez eux, ils ne toucheront pas leur salaire avant la levée du « shutdown ». Selon les projections du New York Time, l’administration doit déjà en moyenne 5 000 dollars à chacun des 800 000 employés affectés.
Outre les difficultés que cela cause aux personnes concernées, cette situation commence à peser sur l’économie américaine. Même les analystes de la Maison Blanche le reconnaissent : cette perte de pouvoir d’achat affecte déjà le taux de croissance aux Etats-Unis.
Rfi