Aux Etats-Unis, la commission judiciaire de la Chambre des représentants lance une enquête pour possible obstruction de la justice, corruption et abus de pouvoir de Donald Trump et de certains de ses associés. Elle a envoyé des demandes de documents à 81 personnes de l’entourage du président.
Avec notre correspondante à Washington,Anne Corpet
Au total, 81 entreprises, entités gouvernementales ou personnalités, dont deux fils de Donald Trump, son gendre Jared Kushner, l’ancien ministre de la Justice Jeff Sessions,mais aussi le très discret directeur financier de l’organisation Trump ont reçu des demandes de documents de la part de la commission judiciaire. Ils ont jusqu’au 18 mars pour fournir les papiers demandés et s’exposent dans le cas contraire à des assignations à comparaître devant la commission.
« C’est une période critique pour notre pays. Nous avons la responsabilité d’enquêter sur ces questions et de tenir des audiences publiques pour que les Américains soient informés de tous les faits », a déclaré le président de la commission judiciaire, Jerry Nadler. Selon lui, le président américain a bien tenté d’interférer avec la justice et c’est ce qu’il entend prouver avec ces requêtes.
« C’est très clair que le président a tenté de faire obstruction à la justice. C’est très clair. 1 100 fois il a qualifié l’enquête du procureur Mueller de « chasse aux sorcières ». Il a tenté de protéger le général Flynn d’une enquête du FBI, il a limogé Comey pour arrêter le « machin russe » comme il l’a dit sur NBC News. Et il a publiquement intimidé des témoins ! »
La commission judiciaire de la Chambre est l’entité qui a le pouvoir de lancer le processus de destitution du président, mais les démocrates refusent pour l’instant de brandir cette menace. Interrogé sur les requêtes de la commission, le président a déclaré qu’il coopérerait. Mais il a une nouvelle fois dénoncé un canular monté de toutes pièces par les démocrates.
Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche, a vivement critiqué les démocrates lundi 4 mars au soir, qualifiant ces enquêtes parlementaires de « honteuses ».
Rfi