En Éthiopie, après avoir reconquis une bonne partie du territoire perdu pendant la guerre, les Forces de défense du Tigré ont posé dimanche sept conditions à l’acceptation du cessez-le-feu décrété par Addis Abeba. Dans un long communiqué signé par le « Gouvernement du Tigré », la rébellion dit accepter « en principe » ce que l’ONU et de nombreuses chancelleries étrangères lui ont demandé ces derniers jours. Mais les conditions qu’elle pose rendent un accord avec les autorités fédérales peu probables.
D’abord, ceux qui se proclament désormais le « Gouvernement du Tigré » exigent le retrait des forces érythréennes et des milices amharas dans leurs territoires d’origine et la fin de leur ingérence dans les conflits éthiopiens.
Ensuite, ils demandent que le Premier ministre éthiopien et le président érythréen « rendent des comptes » pour les crimes commis depuis novembre, sur la base d’une enquête de l’ONU. Puis le libre accès pour l’aide humanitaire, le rétablissement des télécommunications, de l’électricité, des opérations bancaires, des lignes aériennes et d’autres services publics, la reconnaissance de la légitimité et des droits du gouvernement du Tigré, ainsi que du cadre de la Constitution fédérale pour tenir un dialogue politique, la libération des prisonniers tigréens et la fin du harcèlement des Tigréens dans le pays, et enfin la mise en place d’une « entité internationale indépendante » pour superviser le cessez-le-feu.
Ce ne serait donc qu’à ces conditions à l’évidence difficiles à accepter par Addis Abeba et, dit le communiqué, «sous réserve» d’avoir «une garantie à toute épreuve que la sécurité» des Tigréens «ne sera pas compromise par une deuxième série d’invasions», que le cessez-le-feu pourrait être proclamé par les forces dirigées depuis Mekele par l’ancien président de la province sorti du maquis, Debretsion Gebremichael.