Amnesty International s’inquiète des événements récents en Éthiopie à quelques mois des législatives, alors que de nouvelles violences policières ont eu lieu ce 15 février dans la région oromo. En Éthiopie, Amnesty International condamne des violences policières qui se sont déroulées ce week-end dans la région oromo. Le samedi 15 février au matin, une descente des forces de l’ordre pendant l’inauguration d’un bureau du parti d’opposition du Front de libération oromo (OLF) a conduit à la mort d’une personne. Le soir même, selon l’ONG, des policiers ont également arrêté une trentaine de personnes durant la soirée de lancement d’un hôtel avant de les conduire dans un stade où les prisonniers ont été passés à tabac et humiliés.
Selon Haben Fecadu, chercheuse pour Amnesty International sur la Corne de l’Afrique, ces événements – à quelques mois des législatives – sont très inquiétants et sont amenés à se reproduire avant les élections. « Ce type de violences, nous l’observions avec le gouvernement précédent », explique-t-elle, se disant inquiète que les développements dans les prochaines semaines reflètent ce qui se passait avant l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed.
« Des policiers qui tabassent la population, qui forcent des prisonniers à faire des tours de stade, qui tirent du gaz lacrymogène sur tout le monde, sans distinction : ce type de comportement n’est pas sain dans une période préélectorale, estime Haben Fecadu. Et encore une fois, nous avons déjà vu ces violences auparavant, donc cela nous inquiète énormément. La conduite des forces spéciales en région oromo et les fortes différences politiques qui émergent entre l’opposition oromo et le gouvernement vont malheureusement mener à la violation des droits de la population ».