La ville de Moscou a annoncé vendredi fermer sa fan-zone de l’Euro de football et interdire tout événement de divertissement réunissant plus de 1 000 personnes en raison de la récente flambée des cas de Covid-19. « Nous arrêtons pour un temps les événements de divertissement de masse, et nous devons aussi fermer un temps les lieux de danse et la fan-zone » au complexe olympique de Loujniki, a indiqué le maire Sergueï Sobianine sur son site.
La Russie, sa capitale en tête, est confrontée à une nouvelle vague épidémique sur fond de campagne de vaccination qui patine, d’absences de restrictions depuis des mois, d’émergence d’un ou plusieurs variants plus virulents et de non-respect des règles de distanciation et du port du masque.
« Nous arrêtons pour un temps les événements de divertissements de masse, et nous devons aussi fermer un temps les lieux de danse et la fan-zone » au complexe olympique de Loujniki, a indiqué le maire Sergueï Sobianine sur son site.
Restaurants « libres du Covid »
La Russie accueille au total sept matches de l’Euro de foot, tous à Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, où l’épidémie est également repartie. Le maire de Moscou a également prolongé jusqu’au 29 juin la fermeture, décrétée le week-end dernier, des lieux de restauration dans les centres commerciaux, des zoos ainsi que de toutes les installations des parcs publics, tels que les aires de jeux et les équipements de sports. Restaurants et bars devront fermer de 23h à 06h du matin, comme c’était déjà le cas depuis une semaine.
Il a cependant décidé de mettre fin à la période chômée décrétée du 15 au 20 juin pour freiner l’épidémie. Enfin, il a annoncé que la ville allait expérimenter dans les semaines à venir la mise en place de restaurants « libres du Covid », qui permettront aux établissements ayant 100% du personnel vacciné d’accueillir sans restrictions ni distanciation les personnes immunisées ou disposant d’un test PCR négatif.
Des variants plus « agressifs et virulents »
Pour l’instant, pas question de recourir à un confinement de la capitale russe, précise le correspondant de RFI à Moscou, Daniel Vallot. Il semble que les autorités veuillent éviter à tout prix d’en arriver là, sans doute afin de préserver l’économie et pour ne pas contrarier le pouvoir central, qui y verrait la marque d’un échec patent face à la maladie. L’inquiétude est palpable : le maire de Moscou ne cache pas que les capacités hospitalières de la ville sont au bord de la saturation, et estime que de nouvelles formes de la maladie sont apparues, « plus agressives, et plus contagieuses » qu’auparavant.
Le pays européen le plus endeuillé du Covid…
Signe de la gravité de la situation, la Russie est officiellement devenue le pays d’Europe le plus touché par le Covid-19 avec près de 128 000 décès enregistrés. En réalité, ce bilan est largement sous-estimé : si l’on se base sur la surmortalité depuis le début de la pandémie, le véritable chiffre est au moins deux fois supérieur.
Depuis près d’un an, l’appareil d’Etat et les médias publics mettent en avant la bonne gestion de la crise sanitaire et les prouesses du Spoutnik V, vaccin développé par la Russie et disponible depuis plus de six mois. Mais les Russes ne sont pas allés se faire vacciner malgré les appels répétés du pouvoir, Vladimir Poutine le premier, sur fond de méfiance d’une population échaudée par des décennies de propagande soviétique puis russe et les coupes budgétaires dans le domaine de la santé.
Depuis décembre, seuls 19 millions de Russes sur 146 millions d’habitants ont reçu au moins une dose, selon le recensement du site Gogov, qui agrège les données des régions et médias faute de statistiques nationales officielles.
RFI