Euro de volley: les Français tombent de haut et dans le piège tchèque en 8e

epa09466170 Earvin Ngapeth of France during the EuroVolley 2021 Men Round of 8 match between France and Czech Republic in Ostrava, Czech Republic, 13 September 2021. EPA-EFE/LUKAS KABON

Les volleyeurs français, champions olympiques il y a un mois à Tokyo, sont tombés de haut et dans le piège tendu par la République tchèque en huitièmes de finale de l’Euro-2021 à Ostrava lundi, battus sèchement et éliminés prématurément.

Les sept balles de match sauvées par la bande à Earvin Ngapeth n’auront finalement fait que repousser de plusieurs minutes l’échéance et la défaite de l’équipe de France avant même les quarts de finale du championnat d’Europe, contre cette même République tchèque qui avait sorti les Français au même stade de la compétition à l’Euro-2017.

Il y a quatre ans, ça se passait à Katowice en Pologne, alors que lundi soir, c’est dans la salle de l’équipe de hockey sur glace d’Ostrava, devant un public de près de 4.000 personnes, debout pendant près d’un quart d’heure sur la fin du troisième set (et du match) que les Français ont échoué.

« On n’a pas joué notre jeu, on s’est frustré. On sait que c’est notre grosse faiblesse: quand on est censés être favoris, on n’est pas bons. On se frustre vite. Ça fait des années que c’est comme ça, il faut que l’on trouve la solution », a expliqué en zone mixte le passeur des Bleus, Antoine Brizard.

– « Plus la fraîcheur mentalement » –

L’un des centraux de l’équipe de France, Nicolas Le Goff avait prévenu: le grand danger, c’était de laisser les Tchèques « prendre feu » avec le soutien du public. C’est ce qui s’est passé dès les quatre premiers points du match avec deux services gagnants de Jan Galabov, et deux contres pour permettre aux hôtes de mener 4-0.

Partis de trop loin dans cette manche, les Français ont cédé sur la fin (25-22), malgré un vent de révolte qui ne restera finalement qu’une légère brise. Après une deuxième manche ratée (25-19), les Français ont pris le contrôle de la troisième, mais ont à nouveau vu les coéquipiers de Jakub Janouch recoller pour une fin de match à suspense.

La défense tchèque intraitable sur un smash de Jean Patry lors de la défaite des Bleus à Ostrava, le 13 septembre 2021
La défense tchèque intraitable sur un smash de Jean Patry lors de la défaite des Bleus à Ostrava, le 13 septembre 2021 Michal CIZEK AFP

L’arbitrage vidéo en faveur des Français sur la balle de match à 30-29, alors que le public célébrait trop tôt la victoire, n’a pas suffi aux Bleus pour renverser des montagnes, comme ils ont pu le faire à Tokyo sur la route du sacre olympique contre la Pologne en quarts de finale.

« Ce n’est pas excuse, mais après l’été que l’on a vécu, on n’avait plus la fraîcheur mentalement pour réussir à les bousculer », a estimé Brizard.

– Premier tour trop facile ? –

Pourtant l’aventure française à l’Euro-2021 sur les rives de la Baltique à Tallinn avait parfaitement débuté, avec cinq victoires en autant de rencontres, et seulement un set de perdu contre l’Allemagne. Un premier tour trop facile? « Tout le monde avait peur de ça, que l’on arrive en huitièmes de finale face à un adversaire d’une poule qui était meilleure. Il y avait tout du match piège », a ajouté le passeur.

« Ils avaient beaucoup d’agressivité et de réussite. (…) Ils ont bien joué, ils ont touché beaucoup de ballons au bloc, ils nous ont ralentis », a regretté le capitaine des Bleus Benjamin Toniutti.

La première expérience sous l’ère de Bernardinho se termine donc prématurément, alors que les Français visaient le dernier carré de la compétition et un troisième podium cet été après le bronze de la Ligue des nations et l’or des JO.

« Aujourd’hui, on est tombés sur une équipe bien préparée. Et face à la première difficulté, notre équipe a cherché des solutions. Que faire? On a fait beaucoup de fautes techniquement », a estimé le nouveau sélectionneur.

Après une Ligue des nations qui servira de préparation, rendez-vous est pris pour le Mondial-2022 en Russie, le seul titre international qui manque à la génération dorée du volley français.

France 24