À moins de trois semaines du scrutin, le Hongrois Viktor Orban s’éloigne encore d’un pas de son groupe politique le parti populaire européen (PPE). La formation de M. Orban, le Fidezs, ne soutiendra pas le chef de file du PPE Manfred Weber. Un soutien qui n’était de toute façon plus le bienvenu. Manfred Weber en revanche fait beaucoup campagne avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz.
Le fossé s’est encore creusé ce début de semaine entre Viktor Orban et le Parti populaire européen emmené par Manfred Weber. Ce dernier n’aura pas le soutien du Fidezs et de toute façon, il n’en voulait plus. Manfred Weber défend une Europe très conservatrice, mais il y a des limites…
« C’est une certaine clarification, c’est-à-dire, rester sur une droite beaucoup plus à droite que Merkel – donc pas sur une ligne ‘merkelienne’ du PPE mais sans pour autant continuer à faire les yeux doux à Orban, alors que celui-ci a lui-même une stratégie qui en fait est un peu anti-PPE », analyse Amandine Crespy, politologue du Cevipol à l’ULB.
Avec l’autrichien Sebastian Kurz
Manfred Weber, issu de la CSU bavaroise, préfère d’ailleurs faire campagne avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz plutôt qu’avec sa compatriote Angela Merkel, elle qui avait ouvert les portes aux réfugiés en 2015. Sebastian Kurz qui gouverne son pays avec l’extrême droite, mais qui n’est pas aussi provocateur que Viktor Orban.
« Paradoxalement, Sebastian Kurz ne représente pas la même chose que Viktor Orban, alors qu’en réalité ses positions ne sont franchement pas très éloignées de celles du Premier ministre Hongrois, un Parti Populaire Européen très conservateur pour contenir la montée des nationalistes d’extrême droite, c’est la stratégie de Manfred Weber », poursuit Amandine Crespy, du Cevipol.
Mais rien ne dit qu’elle lui garantira la présidence de la Commission européenne au lendemain du 26 mai.
Rfi