Le président américain a piétiné tous les fondements de l’ordre international libéral. Il a méprisé ses alliés traditionnels, ignoré ou attaqué les organisations multilatérales, poussé sa conception mercantiliste de la sécurité.
Parce qu’elles décrivent le président américain sous un jour encore plus sombre que ce qu’avaient imaginé les plus pessimistes des Européens, les révélations de John Bolton, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, jettent un nouveau froid dans la relation transatlantique, qui encaisse depuis quatre ans les coups de poignard de la Maison-Blanche. Vont-elles avoir raison du partenariat, basé sur les valeurs de la liberté, de la démocratie et du libre-échange, qui fut la colonne vertébrale de l’architecture de sécurité en Europe?
Au tout début de l’ère Trump, les grandes capitales européennes ont fait le gros dos. Mettant en avant une diplomatie pragmatique, Emmanuel Macron a cru que ses «bonnes relations» avec le nouveau président américain lui permettraient de l’influencer. Quant à Angela Merkel, elle a considéré que l’élection de Donald Trump n’était qu’une parenthèse et a minimisé les capacités du nouveau président à fragiliser si rapidement le vieil ordre international.