« Le rythme de croisière de la vaccination » contre le Covid-19 en France va « rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours », a promis ce mardi 5 janvier le ministre de la Santé Olivier Véran, pour tenter de répondre aux critiques sur la lenteur du démarrage de cette campagne.
Opération rattrapage. « On a dépassé les 2 000 vaccinations hier [lundi], a déclaré Olivier Véran sur RTL. D’ici jeudi on va augmenter encore de façon très importante. On va être sur une courbe exponentielle » La France, a assuré le ministre, va « amplifier, accélérer et simplifier » sa stratégie vaccinale.
Le gouvernement va permettre « dans les prochains jours » aux Français qui souhaitent être vaccinés de s’inscrire pour prendre rendez-vous. Cette inscription se fera « sur internet, par téléphone sans doute, et pourquoi pas par l’application TousAntiCovid », a précisé Olivier Véran
La vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas hébergées en Ehpad sera ainsi autorisée avant la fin du mois de janvier, a encore annoncé Olivier Véran. « Ça fait 5 millions de personnes », a précisé le ministre de la Santé. Il a également annoncé l’élargissement aux pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans la campagne de vaccination, pour le moment réservée aux résidents des Ehpad et aux soignants d’au moins 50 ans.
Centres de vaccination supplémentaires
« Je vais également amplifier les commandes au niveau européen de vaccins pour pouvoir augmenter le rythme et l’intensité de livraison des dotations pour la France et pour l’Europe, a poursuivi Olivier Véran. Aujourd’hui, nous avons un rythme de livraison de 500 000 doses par semaine de Pfizer. Nous aurons bientôt, s’il est validé mercredi par l’EMA, l’Agence européenne du médicament, 500 000 doses de Moderna par mois. »
Selon le ministre, 100 centres de vaccination destinés à la ville « en plus des hôpitaux » seront développés cette semaine, 300 la semaine prochaine et 5 à 600 d’ici fin janvier.
Les hospitalisations pour Covid-19 ont continué d’augmenter au cours des dernières 24 heures, et 380 patients sont décédés, selon les chiffres publiés lundi par Santé publique France.
Ce lundi justement, Emmanuel Macron avait convoqué ses ministres à l’Élysée pour resserrer les boulons, rappelle Valérie Gas, du service Politique de RFI. En colère, comme il l’a fait savoir par voie de presse, le chef de l’État a placé la vaccination en priorité sur son agenda de rentrée. Car depuis plusieurs jours, les critiques pleuvent sur l’exécutif, accusé d’être incapable de gérer la campagne de vaccination. Les chiffres très faibles du nombre de vaccinés – 516 en France au 1er janvier contre plus de 200 000 en Allemagne – paraissant incompréhensibles à beaucoup de Français, et offrant à l’opposition le bâton pour battre le gouvernement.
Avec cette réunion, Emmanuel Macron a donc voulu mettre « le système sous tension » et afficher « son exigence » pour que ça aille « vite », explique son entourage. L’accélération, c’est l’enjeu du moment pour couper court aux polémiques et éviter de se retrouver dans la même situation qu’avec les masques et les tests.
Emmanuel Macron sait qu’au bout du compte, c’est lui qui portera la responsabilité de la situation. Le président veut donc montrer qu’il reprend le contrôle, tout en évitant de laisser penser qu’il y a eu de mauvais choix au départ. À l’Élysée, on l’assure, « la trajectoire de la stratégie vaccinale » ne change pas. Il s’agit uniquement d’améliorer certains points, par exemple la procédure de recueil du consentement. Une ligne que les ministres ont mission d’expliquer dans les médias ces prochains jours.