Le média Business Insider a révélé que Facebook avait développé une application de reconnaissance faciale capable d’identifier ses employés en seulement quelques secondes. Abandonnée depuis, l’existence même de cette appli reste inquiétante, surtout lorsque l’on connaît le passif du plus grand réseau social du monde…
L’évolution de la reconnaissance faciale n’a de cesse d’alerter sur ses dérives et ses menaces sur la vie privée. Cette pratique est d’autant plus alarmante quand on sait qu’elle est utilisée par des entreprises qui méprisent les données personnelles de leurs utilisateurs… à l’image de Facebook.
Identifier les utilisateurs grâce aux données du réseau social
Des sources tenues secrètes ont révélé à Business Insider l’existence d’une application destinée aux employés de Facebook, capable de les identifier grâce à l’appareil photo d’un smartphone. On savait déjà que le réseau social est doté d’un système de reconnaissance faciale pour les photographies téléversées sur sa plateforme, mais on ignorait jusqu’alors qu’il avait travaillé sur un tel système, bien plus poussé que celui utilisé pour taguer les utilisateurs.
L’application a tout d’abord été présentée lors d’un meeting interne en 2015, puis a été rendue disponible en version bêta pour les employés de la firme en 2016. Cette version était capable de reconnaître n’importe qui en quelques secondes grâce aux données présentes sur le réseau social. La fonction a ensuite été limitée aux employés et à leurs amis Facebook. L’application les identifiait en 5 secondes, avant d’afficher leur nom et leur photo de profil.
De son côté, Facebook a confirmé l’existence de cette application, mais a contredit les différentes sources. Un porte-parole de l’entreprise a ainsi déclaré que la reconnaissance faciale n’était appliquée que pour les employés et leurs amis qui l’avaient préalablement autorisée sur leur profil, mais pas pour les autres utilisateurs du réseau social.
Un lourd passif en matière de données personnelles
L’application n’est plus disponible depuis, mais laisse perplexe quant à ses usages potentiels. Un ancien employé de Facebook a suggéré qu’il s’agissait d’une tentative du réseau social pour contrer Snapchat. Le fin mot de l’histoire restera probablement méconnu, mais nous invite à rappeler le lourd passif du géant du web concernant la vie privée de ses utilisateurs.
Pointé du doigt lors du scandale Cambridge Analytica, pour lequel il doit verser une amende record de 5 milliards de dollars, le réseau social a depuis connu d’autres revers. En 2018 par exemple, le Wall Street Journal affirmait que Facebook récoltait les données bancaires et sanitaires des internautes à leur insu. Et c’est sans compter la multitude de manquements plus ou moins importants à la protection des données privées des utilisateurs du réseau social…