Faible affluence et cherté des moutons à Saint-Louis : des pères de famille en situation de sommeil trouble

Faible affluence et cherté des moutons à Saint-Louis : des pères de famille en situation de sommeil trouble

A une semaine de la fête de la Tabaski, les différents points de vente autorisés dans la vieille cité n’affichent pas encore le plein de moutons et les prix avancés par les vendeurs affolent les clients. Une situation inquiétante qui hante le sommeil des pères de famille à Saint-Louis, même si les responsables du Service de l’élevage tentent de calmer le jeu et promettent un rush dans les prochains jours. Enquête
La fête de la Tabaski se rapproche à grands pas. Mais trouver un bon un bélier dans les foirails de Ndar relève d’un véritable parcours du combattant, pour les responsables de famille. Il faut beaucoup marchander et casquer fort pour avoir un mouton.

Pourtant, à pareille période, les années précédentes, les points de vente étaient bien approvisionnés en moutons locaux et ceux venus de la Mauritanie. Ce qui n’est pas encore le cas pour la présente fête de Tabaski. Le foirail de Médina Marmiyal de Sor, l’un des plus importants points de vente de la commune, jadis bondé de bêtes sur plusieurs kilomètres à la ronde à une dizaine de jours de la fête, présente un visage peu rassurant pour les acheteurs.

Il est 11 h passées de quelques minutes, lors de notre passage sur les lieux, mais les clients n’éprouvaient aucune difficulté à se frayer un chemin entre les différents troupeaux. D’ailleurs, ceux rencontrés sur place signalent à l’unanimité la faible affluence et la cherté des prix des moutons. ‘’J’ai fait le tour de deux foirails de la ville, mais les moutons coûtent beaucoup trop cher, les prix sont hors bourse. Les prix affichés sont exorbitants pour les pères de famille ‘gorgolou’ que nous sommes. Le plus petit bélier s’échange entre 85 000 et 100 000 F CFA. C’est trop cher, surtout avec la pandémie. Les choses ne marchent pas bien’’, a déploré Madiène Diop.

Une cherté des prix que les acheteurs mettent sur le compte du faible nombre de têtes disponibles pour le moment sur le marché saint-louisien. ‘’Les éleveurs locaux ont négativement influencé les vendeurs mauritaniens. Maintenant, dès qu’ils se rendent compte qu’il n’y a pas beaucoup de moutons de disponibles, ils font monter les prix. Pourtant, les autorités ont fait d’énormes efforts pour leur faciliter la traversée. Donc, ils devaient, eux aussi, faire des sacrifices pour aider les acheteurs, parce que les charges sont nombreuses et lourdes pour les responsables de famille’’, a ajouté une autre cliente, Yaye Isseu Sall.

Plus chanceux que ses ‘’amis’’ acheteurs, Babacar Ndiouk a trouvé son bonheur dans ce ‘’daral’’. Il est finalement tombé d’accord avec le vendeur sur le prix d’un mouton à 98 500 F CFA, après un intense marchandage. ‘’Je n’avais que 100 000 F en poche, en venant ici. Le Mauritanien ne m’a rendu que 1 500 F CFA pour payer le transport du mouton en taxi. Pourtant, ce n’est pas le mouton que je voulais, mais je ne veux pas prendre le risque de ne pas le prendre, parce que je ne sais pas si le marché sera mieux ravitaillé d’ici la fête de la Tabaski’’, a-t-il dit.

Pour les responsables du Service régional de l’élevage, il n’y a pas à s’en faire. Les populations doivent être rassurées. Il y aura suffisamment de moutons dans les foirails avant le jour de la Tabaski. ‘’Il ne doit pas y avoir d’inquiétudes, car les éleveurs mauritaniens continuent d’affluer progressivement et vous verrez d’ici quelques jours, le marché sera excédentaire’’, a expliqué le représentant départemental.

A l’en croire, la situation actuelle s’explique par la réticence de certains éleveurs à faire d’autres dépenses supplémentaires. ‘’Les moutons vont arriver en nombre important. Il n’y aura pas de pénurie et chaque famille aura son mouton de Tabaski, Inch’Allah. Car toutes les dispositions sont prises par les autorités et seront appliquées à la lettre’’, a-t-il conclu

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