Des articles parus dans la presse ces derniers jours font état de l’attribution de nouvelles licences de recherche d’Hydrocarbures à une société sud-africaine par l’Etat du Sénégal, en l’occurrence l’Agence de promotion Africa Oil and Power.
Dans un souci de rétablir la vérité et d’appeler à la sérénité, dans le contexte actuel de désinformations et de réactions émotionnelles relatives au pétrole et au gaz, nous avons l’obligation de livrer la bonne information à l’opinion pour informer juste et vrai.
Un petit effort au niveau des bonnes sources aurait permis de savoir que l’information évoquée est plutôt un accord de partenariat entre, d’une part, la société nationale des pétroles du Sénégal (PETROSEN) et le Comité d’Orientation stratégique du pétrole et du gaz (COS-PETROGAZ) et, d’autre part, l’organisateur d’un salon international du pétrole et du gaz en Afrique du Sud (Africa Oil and Power), pour la promotion du bassin sédimentaire sénégalais qui reste, malgré les dernières découvertes de pétrole et de gaz, encore sous exploré.
Il ne s’agit donc nullement de l’octroi de nouvelles licences de recherche, ni de blocs, encore moins de contrats, qui se font suivant une procédure particulière d’appels d’offres internationaux, tel que stipulé dans le nouveau Code pétrolier (Article 12).
Il est utile de rappeler que PETROSEN, est présente dans les conférences internationales les plus importantes dans le monde depuis plus de vingt ans, dans le cadre de sa mission de promotion du bassin sédimentaire. Ces conférences constituent des moments privilégiés pour faire passer des messages. Dans ce genre de rencontres, il faut s’accorder avec les organisateurs pour bénéficier des meilleurs moments de l’audience pour passer son message.
C’est dans cette perspective que PETROSEN a noué un partenariat avec l’agence Africa Oil and Power, qui organise chaque année une conférence internationale sur le pétrole et le gaz, comme cela se fait à travers le monde dans ce secteur, pour mieux vendre la destination Sénégal et attirer les investisseurs et les compagnies pétrolières internationales.
En effet, comme énoncé lors de l’Atelier national pour la mise en œuvre de la loi sur le Contenu local du 2 juillet 2019 à Diamniadio, le Sénégal dispose d’une dizaine de
blocs libres qui feront l’objet d’appel d’offres. Afin d’en tirer le meilleur profit en attirant les meilleures compagnies, une campagne de promotion intensive est nécessaire à l’occasion des rencontres internationales des acteurs de l’industrie pétrolière qui tiennent chaque année en Afrique du Sud, Houston (Texas), Calgary et Londres. Ce partenariat s’inscrit dans ce cadre et pour chaque étape, il y a un partenaire hôte.
En Afrique du Sud, durant la conférence, l’Etat du Sénégal, à travers le Ministère du Pétrole et des Energies, va lancer officiellement l’appel à la concurrence sur les blocs libres et indiquer aux compagnies pétrolières les procédures d’accès aux cahiers de charge et de la soumission des offres. Cette méthode qui est pratiquée dans la majeure partie des pays producteurs est bien connue des compagnies pétrolières. D’ailleurs, c’est la méthode Norvégienne plus communément connue sous l’appellation « Licensing rounds ».
Après le lancement, ces dernières prendront contact avec le Ministère du Pétrole et des Energies, la seule Autorité compétente pour l’attribution des permis de recherche d’Hydrocarbures au Sénégal (article 3 de la Loi n°2019-03 portant Code pétrolier).
Cette approche est beaucoup plus rentable, vu le nombre de grandes compagnies qui prennent part à ces sommets et beaucoup moins coûteuse que d’organiser une rencontre par nos propres moyens.
Ainsi, nous appelons à plus de responsabilité et de sérénité quant au traitement de l’information relative notamment à des enjeux aussi stratégiques que ceux liés au pétrole et au gaz.
Secrétariat permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz COS PETROGAZ
Société Nationale des Pétroles du Sénégal (PETROSEN)