Fessenheim: l’arrêt des réacteurs entériné au «Journal officiel»

Le décret confirmant l’arrêt total et définitif des réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim a été publié au « Journal officiel » ce mercredi 19 février, marquant ainsi la première étape vers la fermeture définitive de la plus vieille centrale nucléaire de France.

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« Une première étape dans la stratégie énergétique de la France » saluée par le gouvernement. Le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, ont signé mardi 18 février le décret officialisant l’arrêt total et définitif des réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim, mis en service en 1977. Paru au Journal officiel ce mercredi, il « entre en vigueur le 22 février 2020 pour le réacteur 1 et au 30 juin 2020 pour le réacteur 2 ». Le démantèlement de l’infrastructure se déroulera jusqu’en 2040 au plus tôt.

Annoncé et repoussé plusieurs fois par les précédents gouvernements, cet arrêt « constitue une première étape dans la stratégie énergétique de la France, qui vise un rééquilibrage progressif entre l’électricité d’origine nucléaire et l’électricité d’origine renouvelable tout en poursuivant la baisse des émissions de gaz à effet de serre issues de la production d’électricité grâce à la fermeture des centrales à charbon d’ici 2022 », s’est réjoui Matignon.

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L’arrêt de Fessenheim fait partie du projet du gouvernement de faire passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité française. Aujourd’hui, le parc nucléaire de l’Hexagone est le deuxième plus grand du monde, après les États-Unis. Sur les 58 réacteurs que compte la France à l’heure actuelle, 12 supplémentaires doivent être mis à l’arrêt d’ici 2035, mais Fessenheim est la seule centrale qui fermera complètement.

L’avenir de la région

Installée en Alsace, à la frontière entre la France, l’Allemagne et non loin de la Suisse, la centrale de Fessenheim employait environ 2 000 personnes. Les élus locaux de cette région, l’une des plus pauvres et moins bien dotées en termes d’industrie d’Alsace, s’inquiètent de voir ces emplois disparaître.

« L’État n’est pas au rendez-vous », a dénoncé le député LR du Haut-Rhin et président de la mission d’information sur le suivi de la fermeture du site, Raphaël Schellenberger. Il a également alerté sur « les conséquences pour le territoire » en termes d’emplois, de commerce et d’immobilier. Un rendez-vous est d’ores et déjà fixé samedi 22 février au pied de la centrale pour appeler le président de la République française, Emmanuel Macron, a assuré la transition du territoire.

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« Le gouvernement s’est engagé dès 2018 avec les élus locaux dans la préparation d’un projet de territoire pour l’avenir de Fessenheim, finalisé en février 2019 », a de son côté répondu Matignon avant de renouveler « le soutien du gouvernement à la pleine réalisation des actions de ce projet ».

Une centrale contestée depuis des années

« Cette centrale est grabataire, cette centrale est dangereuse, ça fait longtemps qu’elle aurait dû fermer », s’est écrié le président de l’association Stop Fessenheim, André Hatz. Critiquée depuis des années, la centrale est devenue le symbole de la lutte antinucléaire, notamment après la catastrophe de Fukushima de 2011.