En Afrique, les flux financiers sortant illicitement du continent restent une préoccupation. Chaque année, la saignée est estimée à près d’une centaine de milliard de dollars. Un manque à gagner immense. Ce lundi, le réseau parlementaire africain sur les flux financiers illicites et la fiscalité a ouvert sa conférence continentale africaine au Sénégal pour aborder la question.
«Les flux financiers illicites (Ffi) sont une gangrène pour notre continent africain. On estime que l’Afrique a perdu plus que 1000 milliards de dollars en flux financiers illicites au cours de ces 4 dernières années seulement», signale Adubango Awotho Samuel.
Le ministre des Affaires étrangères de la Rdc souligne que cette somme équivaut à peu près, à la moitié du PIB nominal du continent et à la totalité de l’aide publique au développement reçue par l’Afrique au cours de la même période. Cette situation enfonce l’Afrique dans la pauvreté dit-il, tout en martelant que la lutte contre les Flux Financiers illicites «n’est pas négociable». Les africains doivent s’unir pour arrêter cette hémorragie une fois pour toute.
De son côté, le coordonnateur général du Forum Civil, Birahim Seck, a démontré que ce que l’Afrique perd annuellement avec les FFI, est de loin plus important que ce qu’elle a reçu du Fmi pour la lutte contre la Covid. En témoigne le montant alloué au titre des DTS, qui est largement inférieur aux pertes liées aux Flux financiers illicites.
«Ce phénomène est une gangrène pour l’économie africaine. On dit dans les rapports de la Cnuced, que l’Afrique perd chaque année plus de 88 milliards de dollars en flux financiers illicites. Alors que à côté le Fmi nous accorde 33 milliards de dollars. Autrement dit, ce que nous perdons triple ce que le Fmi nous donne pour faire face à la pandémie», souligne-t-il.
Le coordonnateur du Forum civil indique que ce conclave de 3 jours, avec le réseau parlementaire africain sera l’occasion d’avoir l’opinion de l’ensemble des participants sur cette question et de travailler sur la question.
L’objectif principal de la Conférence continentale, est de créer une plateforme permettant aux parlementaires de discuter avec les experts et des praticiens dans le domaine des Ffi afin de partager leurs expériences dans la mise en place des législations dans leurs pays.