FN: Marine Le Pen propose de renommer son parti «Rassemblement national»

Lors d’un congrès crucial pour le FN, sa présidente, Marine Le Pen, a proposé dimanche 11 mars de rebaptiser « Rassemblement national » le parti d’extrême droite français Front national, dans l’objectif de parachever sa « rénovation, condition de (son) succès ».

« La rénovation pour laquelle vous m’avez élue, je vous demande maintenant de la conduire à son terme, c’est la condition de notre succès », a déclaré la présidente du FN dans son discours de clôture du 16e congrès de sa formation à Lille.

L’actuelle dénomination du parti, Front national, « est pour beaucoup de Français, même de toute bonne foi, un frein psychologique », a ajouté la fille du fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, expliquant que le nouveau nom proposé devait « exprimer une volonté de rassemblement ».

Un argument entendu. Globalement, tout le monde, à Lille, se dit satisfait. Mais avec plus ou moins d’enthousiasme, constate notre envoyée spéciale Anne Soetemondt. Les anciens montrent un peu plus de réserve. Chez les élus, on parle de discussions qui deviendront plus faciles, plus officielles, avec certaines personnalités politiques.Chez les militants, on pense qu’il sera plus facile de convaincre des camarades de voter pour le parti.

Mais le millier de personnes présents à Lille n’est peut-être pas représentatif de l’ensemble des militants. Ce sont eux qui devront voter par courrier pour ou contre le changement du nom du FN en « Rassemblement national ». Le résultat ne sera pas connu avant au moins six semaines.

Développer une « culture de l’alliance »

L’objectif est de « dédiaboliser » le mouvement en vue de le rendre plus apte à des alliances avec la droite dite classique et d’ainsi le conduire au pouvoir. « Il faut qu’aux yeux de tous, il ne fasse plus de doutes que nous sommes désormais un parti de gouvernement, a martelé la présidente du FN. Nous devons mettre en œuvre des alliances. Parce que sous la Ve République, qui repose sur un mode de scrutin à deux tours, gagner sans alliance est ardu. »

« La culture de l’alliance c’est la capacité de décider de compromis et non de compromissions, a poursuivi la leader frontiste. La culture de l’alliance c’est la faculté de respecter l’autonomie de ses partenaires, à intégrer les ralliés et à respecter ses alliés, leur parcours, leur identité, leur sensibilité. C’est la condition de notre succès. »

Le principe d’un changement de nom a déjà été validé par une « courte majorité » de militants (52%) invités à se prononcer dans un questionnaire. Mais cette consultation est sujette à caution car elle n’a pas été supervisée par un huissier.

Marine Le Pen a cependant précisé que son parti, même avec un nouveau nom, garderait son emblème historique, la flamme tricolore. Seule candidate, Marine Le Pen a été réélue dimanche matin avec 100% des suffrages exprimés pour un troisième mandat à la présidence du mouvement qu’elle dirige depuis 2011.

J’y vois des bras ouverts vers de nouvelles personnes qui pourraient voter pour nous et même pour des personnalités politiques qui pourraient nous rejoindre.
rfi