Prévu par le nouveau code de la presse, le Fonds d’appui et de développement de la presse (Fadp) offre une large fourchette de développement et d’innovation aux entreprises de presse. En effet, étant plus ouvert avec son mode de financement, ce Fonds aura également pour mission d’appuyer la formation continue des journalistes et techniciens des médias et d’aider les entreprises de presse à consolider les emplois.
Installé mardi dernier, au Ministère de la Culture et de la Communication, le comité de gestion que pilote le Directeur de la Communication, compte travailler à la mise en œuvre d’un certain nombre de dispositions pratiques. «Il sera d’abord question pour les acteurs, d’un commun accord, de voir certaines modalités depuis la phase transitoire jusqu’à 2022, date de son exécution».
S’expliquant sur les avantages et les obligations des entreprises de presse, le Directeur de la Communication au Ministère de la Culture et de la Communication avait laissé entendre ceci : «C’est vrai, il y a un certain nombre d’obligations, par exemple le respect de la Convention collective, respecter au moins le traitement du personnel. Il faut que ces entreprises soient capables de recruter des journalistes.
Quand c’est la presse écrite ou l’audiovisuel, il faut disposer de cinq employés permanents, dont la majorité sont des journalistes. Quand c’est un site d’informations, avoir au moins trois professionnels, dont un rédacteur en chef, mais surtout un médiateur pour garantir plus de modération parce qu’il y a énormément de dérives. Donc, c’est un outil très important pour le secteur et il appartient à nous qui sommes dans le secteur, d’en faire véritablement une réalité. Sinon, c’est un secteur qui sera laissé à lui-même».
D’après « Exclusif », c’est la raison pour laquelle, l’Etat a pris des mesures pour garantir le développement du secteur de la communication, en général. Seulement, explique Ousseynou Dieng, «il y a une autre phase d’assainissement avec la régulation, la signature de Convention, cahier de charges avec tout acteur». Mais, le plus important, selon lui, «c’est la signature de décrets d’application dont ceux qui encadrent le Fonds d’appui qui remplace l’Aide à la presse. En gros, il se veut d’être un instrument pour accompagner les entreprises, notamment pour leur permettre d’avoir une meilleure viabilité économique. Et ça ne peut pas se faire sans assainissement car, c’est un secteur qui est assailli de partout. On va véritablement vers l’assainissement et ceux-là qui exercent la profession en respectant un minimum de règles édictés dans le Code, qu’ils puissent bénéficier de ce fonds».
Il faut également rappeler que dans ce nouveau paradigme dans l’appui au secteur des médias, il sera question de créer des emplois avec des critères plus exigeants. Comme le soutient d’ailleurs le secrétaire général national du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication au Sénégal (Synpics) : «Au-delà de l’aspect de modernisation et de développement des entreprises de presse, l’un des objectifs majeurs de ce fonds, c’est de soutenir la formation des jeunes, notamment, journalistes et techniciens des médias», laisse entendre Bamba Kassé.
Et en attendant l’effectivité du Fonds d’appui et de développement de la presse, c’est la traditionnelle aide à la presse qui sera maintenue avec une enveloppe de 700 millions de Francs Cfa, revue à la baisse par rapport à l‘année dernière, où l’enveloppe était pratiquement doublée pour atteindre 1,4 milliards FCfa. Le prétexte avancé par les services du Ministère de la Communication pour expliquer cet effort de l’Etat, était de permettre aux entreprises de presse fortement impactées par la pandémie, de faire preuve de résilience.
Mais, ô paradoxe, cette année, dans un contexte de résurgence de la maladie, qui connaît une forte explosion des cas de contamination, et où justement, les entreprises de presse attendent secours de toutes parts, l’Etat retourne à la case départ et maintient l‘enveloppe initiale.